Le Parc naturel régional des Bauges ne peut plus gérer seul la Chartreuse d’Aillon. En conséquence, les portes du bâtiment patrimonial se sont fermées le 31 août sur un avenir encore incertain.
C’est sans aucun doute le bâtiment majeur du patrimoine bauju. La Chartreuse d’Aillon, installée sur les pentes d’Aillon-le-Jeune depuis le XIIe siècle, avait d’ailleurs été choisie, en 2004, pour devenir la « maison » du patrimoine culturel du Parc naturel régional (PNR), après sa rénovation dans les années 1990.
Classée au titre des Monuments historiques, elle a incarné, pendant des décennies, l’identité et l’histoire du territoire. Cette mission s’est terminée le 31 août, avec le retrait du PNR, retrait qui avait été acté dès le moins de janvier.
« Le parc, qui était locataire de la Chartreuse, se retire pour deux raisons, indique Philippe Gamen, président du PNR. La première est financière. Avec une entrée à 2 ou 3 euros, nous n’arrivons pas à faire face au coût de fonctionnement. La seconde découle du constat que ce genre de lieu ne correspond plus vraiment aux attentes du public. Au parc, nous avons aujourd’hui fait le choix d’aller vers les gens plutôt que d’attendre qu’ils viennent vers nous. »
Le coût de fonctionnement annuel de l’ancien monastère s’élevait en effet à 170 000 euros. La petite boutique générait un chiffre d’affaires d’environ 25 000 euros et 4 000 à 5 000 visiteurs franchissaient ses portes chaque été.
Quant au loyer dû à Grand Chambéry, propriétaire des lieux depuis 2017, il se montait à 22 000 euros par an, auquel s’ajoutaient 4 400 euros de charges annuelles. « Notre petite collectivité (1,5 M€ de budget en fonctionnement et en investissement, NDLR) ne parvenait plus à absorber ces coûts seule ».
L’ensemble des collectivités du territoire, à commencer par Grand Chambéry, cherchent désormais une solution pour voir la Chartreuse s’animer à nouveau dès l’été prochain. L’agglomération chambérienne est en train d’élaborer le cahier des charges d’un appel à manifestation d’intérêt pour donner une nouvelle vocation à ces murs autrefois emprunts de silence.
« C’est un lieu exceptionnel, qui jouit d’une ambiance particulière. Il faut qu’on préserve cela ! », souffle Philippe Gamen, qui y verrait bien, par exemple, un projet autour des plantes aromatiques et médicinales.
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