Le quotidien d’un commerçant « non essentiel »

par | 20 novembre 2020

Depuis le 30 octobre les commerces jugés « non essentiels » ont dû fermer leurs portes. Mis à mal à l’approche des fêtes de fin d’année, ils unissent leurs forces pour poursuivre leur activité.

Actuellement, les commandes par mail, par téléphone, par messenger, vente en ligne, retrait drive, livraison explosent. Ce sont les nouveaux « codes » des commerçants de proximité jugés « non essentiels ». A cela s’ajoutent les plateformes en tous genres, comme enbasdemarue né à l’initiative de la Chambre de Commerce Nord Isère. Une plateforme d’achat en ligne mise gratuitement à disposition des commerçants et ce, durant toute la durée du confinement. Elle leur permet de poursuivre leur activité, laquelle est nécessaire à leur survie.

Soutien et solidarité

Face à la crise, les commerces « non essentiels » proposent une large gamme d’offres et de services. Pour Carole Morel de la boutique « Un Amour de Chaussures », à Bourgoin-Jallieu, « il faut faire face à une situation inédite ». La solidarité s’opère entre les « non essentiels » et les « essentiels ». L’activité se diversifie.
« Par rapport au premier confinement, celui-ci est différent. En mars c’était brutal, on ne comprenait pas ce qui se passait. On se sentait coupés du monde, tant socialement que professionnellement. Ce deuxième confinement je le ressens comme une punition. Pourquoi le commerçant de proximité est-il sanctionné ? Au premier déconfinement nous avons fait ce qu’il fallait. Nous avons réaménagé le magasin et investi dans l’achat de gels hydroalcooliques, masques, etc, pour répondre aux règles sanitaires strictes. Et à peine relevés de la première épreuve, nous devons de nouveau exercer notre métier différemment. Oui, le digital est en plein essor, mais ce n’est pas la même chose. Etre commerçante de proximité avec mes clients, c’est ma priorité. Je suis joignable de 9h30 à 19h, du lundi au samedi. Nous faisons du drive, de la livraison et des envois postaux », raconte Carole Morel.
Bien que la boutique soit fermée, Carole Morel est présente. Au gré des visioconférences, du téléphone, et de messenger, elle renseigne et conseille les clients en fonction de leurs besoins et de leurs attentes. « Nous sommes actifs tout en restant fermé. Poursuivre la proximité malgré la distance est essentiel. Avec mon équipe, et d’autres commerçants, nous travaillons sur d’autres projets de e-boutique. Mais, l’idéal serait de rouvrir le plus rapidement possible. En attendant, je continue à avoir confiance en me donnant les moyens de pérenniser. Nous comptons sur notre fidèle clientèle qui nous soutient par leurs achats et leurs messages réconfortants  » conclut Carole Morel.

Daniel Gomez, stagiaire en période de confinement

En filière BTS NDRC (Négociation et Digitalisation de la Relation Client), Daniel Gomez, 19 ans le 24 novembre, doit valider son diplôme. Ce deuxième confinement s’invite dans la vie étudiante. Notamment de celles et ceux qui doivent effectuer leur stage. C’est le cas de Daniel Gomez, un étudiant du Lycée L’Oiselet, à Bourgoin-Jallieu. Ce passionné de mode s’est retrouvé sans stage du jour au lendemain puisque, jugé « non essentiel », l’enseigne qui devait l’accueillir a dû fermer ses portes. Ce jeune très prometteur a pu compter sur son professeur Isabelle Arnal. Avant tout cliente de la boutique « Un Amour de Chaussures », elle connaît parfaitement le profil de Carole Morel, commerçante indépendante.
« Entre énergie, dynamisme et créativité, ce jeune lycéen correspondait au profil de Carole Morel. Nous nous sommes dits que nos lycéens se retrouvant sans stage pouvaient amener du soutien et du renfort aux commerçants de proximité » souligne Isabelle Arnal.

Pour Daniel Gomez, c’est également une période de découverte. « En tant qu’étudiant, et en période de stage, cela me fait découvrir les difficultés d’une vie d’adulte. Nous sommes également dans une période de doute car nous ne savons toujours pas comment nous allons passer nos examens de fin d’année. Me retrouvant sans stage du jour au lendemain, j’ai finalement la chance de découvrir un commerce indépendant. C’est enrichissant et je me dis que cela sera un plus dans mon dossier. Mon stage qui a débuté ce 16 novembre se termine le 18 décembre. J’espère vivre une nouvelle aventure lorsqu’il sera rouvert. La première image que j’ai de cette boutique et de Carole Morel, c’est que l’on donne de soi. Elle se démarque des autres avec sa « personnalité ». C’est vivant, et je découvre des choses intéressantes pour mon développement personnel. De plus, les missions qui me sont confiées me correspondent. C’est très motivant, d’autant que mon projet de vie m’emmène bientôt sur Paris, dans le monde de la mode » raconte Daniel Gomez.
Encouragés par Arezki Ammour, proviseur du Lycée L’Oiselet, les lycéens de la filière BTS NDRC viennent en aide aux commerçants de proximité.


Par Carole Muet

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