Face à la production de masse, le lean, c’est un peu le couperet du superflu. À manier avec précautions.
« Le lean est tellement à la mode, les entreprises en attendent beaucoup… Elles pensent que c’est une solution miracle ! Mais si c’était le cas, cela se saurait. En attendant, lorsque l’on déploie cette méthode et que les résultats ne sont pas ceux escomptés, on retourne alors à la case départ. Et là, les entreprises sont déçues… » Xavier Perrin est consultant et dirigeant du cabinet XP Consulting. Cet expert en supply chain et lean management comprend parfaitement les déconvenues que peuvent rencontrer les entreprises, pourtant engagées et motivées à appliquer le lean. Il l’a expliqué devant un parterre de professionnels, lundi 25 mars, au Ceuba.
Le lean est une méthode, « permettant d’identifier toutes les activités réalisées dans l’entreprise et à tous les niveaux pour, ensuite, faire la part entre celles qui apportent de la valeur ajoutée et celles qui n’en n’apportent pas. C’est le cas, par exemple, lorsqu’il devient nécessaire de retoucher des pièces non élaborées correctement au départ, ou en produisant plus que nécessaire, cite-t-il. Pour réduire cette non-qualité, on travaille en flux tirés et dans l’optique du juste à temps. » Le lean doit ainsi offrir, s’il est bien appliqué, des gains de productivité conséquents. Mais parfois, un grain de sable dans les rouages enraye cette belle mécanique. « J’observe dans la pratique que nombre d’entreprises obtiennent effectivement des résultats probants sur un chantier pilote, analyse Xavier Perrin. Mais qu’il leur est ensuite très difficile de déployer et pérenniser cette approche au-delà de ce chantier. Le problème majeur réside dans un souci de planification qui n’est pas résolu avec le lean. »
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