Rachetée par le groupe Ace éducation, l’école d’arts appliquées savoyarde reprend des couleurs.
Le bureau de Damien Soudan est une salle d’exposition à lui tout seul. Sculptures de monstres imaginaires, planches de bandes dessinées, peintures, graphismes et autres travaux de ses élèves donnent le ton qui prédomine dans l’école d’arts appliquées qu’il a contribué à créer il y a 25 ans : efficacité et bienveillance. Un état d’esprit que le directeur de l’Enaai s’attache à faire perdurer, comme une signature en bas d’une toile.
« Nous formons des jeunes qui demain seront des techniciens et qui entreront dans une mécanique industrielle d’images et d’images animées. Nous avons toujours eu ce souci de réalisme. Nous leur apprenons également à défendre leur travail, à savoir ce qu’ils valent. »
Créée en 1999 à Chambéry par une poignée d’artistes et de professionnels de l’image, l’école privée est née d’un constat : beaucoup de jeunes semblaient s’intéresser aux métiers de l’image, sans savoir qu’ils pouvaient en vivre. « Nous avons débuté la fleur au fusil, se souvient le peintre-illustrateur, dans des locaux mis à disposition par la mairie. »

La première promotion regroupe 22 étudiants. La deuxième, en 2000, en réunit 80 en première année ! Des cours du soir s’ajoutent rapidement à la palette de formations en trois ans. Dix ans plus tard, l’Enaai doit pousser les murs et déménage donc à Voglans où elle continue de grandir jusqu’à ce qu’elle intègre, en 2016, ses locaux actuels au Bourget-du-Lac, à Savoie Technolac.
« Nous avons alors enregistré une progression fulgurante jusqu’en 2020 », détaille Damien Soudan. L’établissement monte jusqu’à 230 élèves dans ses quatre spécialités proposées en bachelors de trois ans : illustration bande dessinée, cinéma d’animation, design graphique, design d’espace. La survenue du Covid noircit cependant le tableau. Peu présente sur les réseaux, l’Enaai disparaît quasiment des tablettes.
« On a senti qu’on ne tiendrait pas », se souvient celui qui, à l’époque, détient 90 % des parts de la SAS avec son associée Anne Bernom. Des groupes s’intéressent à eux, dont un, ACE éducation, parvient à les convaincre de vendre en septembre 2022. « Ça n’a pas été simple de lâcher après l’avoir portée pendant 23 ans ! Mais aujourd’hui, je sais que nous ne nous sommes pas trompés. »

L’établissement, qui réalisait 1,3 ME de chiffre d’affaires en 2002, compte désormais 4 salariés (dont les deux ex-actionnaires) et fait intervenir une quarantaine de professionnels pour les cours. Depuis son intégration au sein du groupe, le nombre d’étudiants en première année a quasiment doublé, passant de 45 en 2022 à 84 en 2023 (216 au total).
« Nous bénéficions de sa force en termes de communication et de visibilité notamment », indique le directeur. Demain, de nouvelles formations courtes autour des métiers d’art et/ou des masters dans l’illustration ou l’animation pourraient venir enrichir son spectre d’intervention.
Un copié-collé à Toulouse
L’Enaai a fait un petit ! Dès la rentrée prochaine, un premier « copié-collé » de l’école du Bourget-du-Lac devrait ouvrir ses portes à Toulouse. « On y dupliquera ce que l’on fait ici », confirme Damien Soudan. Un développement soutenu par le groupe.
Ace éducation, qui compte quelque 42 écoles en France et à l’étranger, intervient dans quatre univers distincts : les arts appliqués (Enaai et Esdac), le management du sport (ESBS), l’hôtellerie de luxe (CMH) et la mode (EIDM).
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