Investissements et agrandissement ont rythmé les derniers exercices de la PME de Cusy.
Quel rapport y a-t-il entre un ingénieur en hydraulique urbaine et la broderie ? Aucun a priori. C’est pourtant une entreprise de broderie qu’a reprise Lionel Peignelin en 2016, dans le cadre d’une reconversion professionnelle, après avoir œuvré vingt-cinq ans en bureau d’études. « Je n’y connaissais rien au départ », avoue le quinquagénaire qui, depuis, a su tisser un environnement favorable aux Broderies du Revard, installées à Cusy.
Après des débuts dans son garage, ses abeilles le mettent sur la voie de Jérôme Mathieux. Les deux apiculteurs font connaissance autour de leurs essaims et nouent rapidement une apicole et solide amitié, piquante elle aussi. Jérôme Mathieu, conducteur de travaux et commercial en charpente, cherche également à changer de métier et devient donc co-gérant de la TPE. Il s’occupe de l’aspect commercial quand Lionel Peignelin est davantage dans la gestion et la technique.
Chacun travaille chez soi jusqu’à la sortie du premier confinement, en 2020, où l’activité jouit d’un bénéfique coup d’accélérateur. Le duo d’entrepreneurs décide alors de louer un local à Cusy et d’y installer les six têtes de broderies de l’entreprise, un bureau et un showroom. Début 2021, une personne est embauchée au secrétariat et en avril, une alternante prend l’aspect communication en main, propulsant les Broderies du Revard sur tous les réseaux sociaux. « Ces réseaux nous ont faits exploser, reconnaît Lionel Peignelin, à raison de deux à trois publications par semaine. »
En 2021, la société réalise + 80 % de chiffre d’affaires (100 000 euros au total), + 40 % (350 000 euros) en 2022. Pour faire face à la demande de ses clients (associations, entreprises, artisans, ou particuliers), elle doit embaucher une personne en production à mi-temps en septembre 2021, poste qui vient de se transformer en temps plein. En même temps, une nouvelle brodeuse à six têtes est acquise, ainsi qu’une imprimante permettant de faire les flocages, auparavant sous-traités. Un investissement global de 70 000 euros.
Enfin, en mars dernier, décision est prise de s’agrandir, dans les mêmes locaux, pour augmenter la surface de stockage. L’entreprise dispose désormais de 300 mètres carrés dont un showroom où sont exposés tous les vêtements qu’elle propose, du simple t-shirt en passant par la doudoune, la veste de marque ou l’EPI (équipement de protection individuel) réglementaire. « Nous faisons de la vente et du marquage de vêtements, y compris pour de petites quantités », détaille Lionel Peignelin. 60 % de la clientèle est composée d’artisans et de PME, 30 % d’associations. Ce qui n’empêche pas l’entreprise de réaliser de plus grosses séries, pour Millet notamment, avec qui elle travaille régulièrement.
Une bétaillère devenue « brod’truck »
Il aura fallu quatre ans de travail minutieux réalisé le week-end et le soir pour transformer une ancienne bétaillère Citroën, un HY 1972, en « brod’Truck » rutilant. « Je suis passionné de vieux véhicules, explique Jérôme Mathieux. Nous avons tout refait, y compris le moteur. Pas une seule vis n’a pas été changée ! »
Décorée aux couleurs des Broderies du Revard et équipée d’une brodeuse, la camionnette se déplace régulièrement lors de manifestations sportives ou autres, pour réaliser des marquages en direct ou créer une animation supplémentaire. A découvrir lors de la journée portes ouvertes du 28 octobre.
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