De plus en plus de femmes avec enfants, de migrants et de personnes avec un emploi : le Secours catholique vient de livrer ses statistiques annuelles sur la pauvreté en France et en Pays de Savoie. Et elles sont inquiétantes.
En 2017, le Secours catholique-Caritas France a accompagné 1 362 700 personnes, dont 640 700 enfants. Orientées vers l’oeuvre caritative par les services sociaux, toutes étaient en situation de grande précarité, avec un niveau de vie médian de 540 euros mensuels. 18,4 % étaient même sans ressource. Près de 60 % d’entre elles franchissaient la porte du Secours catholique pour de l’écoute et du conseil, 52 % pour répondre à des besoins alimentaires. Et 60 % d’entre elles étaient des femmes. Les jeunes et les étrangers composent les deux autres « catégories » les plus représentées.
En Pays de Savoie, ces grandes tendances se retrouvent avec, cependant, quelques particularités.
En Haute-Savoie, le nombre de personnes qui s’adressent au Secours catholique alors qu’elles sont en situation d’emploi augmente et dépasse largement les données nationales : elles représentent 25 % du total des individus accompagnés (qui est de 13 000), contre 19 % en France. La cherté de la vie, le coût des loyers et des transports et l’inadéquation des salaires font des ravages. « Ce sont surtout des seniors de plus de 50 ans, peu ou pas qualifiés« , constate Véronique Bazin, directrice déléguée pour les deux Savoie. La part des femmes avec enfants accueillies dans les vingt permanences haut-savoyardes croît également, à l’image de ce qui se passe en France (56 % des adultes rencontrés). Les étrangers sont par ailleurs de plus en plus nombreux (38 % des accueils), avec une part croissante de migrants.
De moins en moins de dons
La problématique des migrants marque nettement l’action du Secours catholique en Savoie : « Ils arrivent de l’Italie par la Maurienne« , indique la directrice qui, dans la vallée voisine, doit faire face à d’autres profils. « En Tarentaise, à Bourg-Saint-Maurice, ce sont les saisonniers qui sont en grande précarité. » La vingtaine de lieux d’accueil savoyards aide quelque 10 000 hommes et femmes, avec un budget qui ne représente que la moitié du haut-savoyard : 600 000 euros, contre 1,2 million pour le 74. « Tous les dons que nous recevons partent au niveau national qui établit ensuite nos budgets en fonction de nos activités départementales« , précise-t-elle.
Des dons qui, comme les équipes de bénévoles, s’érodent au fil des ans. « Ils ont chuté de 6 % entre 2016 et 2017 en Haute-Savoie, et encore plus en Savoie. » La faute, selon l’association, à la suppression de l’impôt sur la fortune ainsi qu’à la conjoncture.
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