La start-up d’Annecy voit son activité progresser auprès des professionnels. Elle poursuit sa recherche de financements pour accélérer son changement de dimension.
Née en 2017 à Chavanod et installée depuis dans la pépinière d’entreprises des Papeteries (Cran-Annecy), LILM a été créée par deux anciens étudiants en informatique, Mickaël Gros et Anthony Garcia. Ce dernier, bien qu’Isérois d’origine, a souhaité implanter l’entreprise en Haute-Savoie, où il s’était installé lorsqu’il était travailleur frontalier dans le marketing digital.
La start-up est spécialisée dans la valorisation des créateurs de meubles et d’objets de décoration artisanaux et sur-mesure. Au départ tournée vers les particuliers, l’activité est maintenant réalisée pour près des trois quarts avec des professionnels : architectes, décorateurs d’intérieurs mais aussi commerçants, restaurateurs ou chefs d’entreprise (pour les bureaux) qui cherchent à personnaliser et différencier leur intérieur.

Sélection et délais
La TPE référence 1 200 professionnels qualifiés, du menuisier à l’artisan d’art, à qui elle propose un système d’abonnement mensuel en échange de ses services : présentation en ligne, mise en relation avec les clients, relance automatisée… C’est le nouveau modèle économique de la société, en complément (en remplacement à terme ?) des commissions prises sur les commandes permises.
Pour les clients, le service demeure gratuit. L’intérêt de passer par la structure ? « D’abord nous avons sélectionné les artisans référencés en raison de leurs compétences, rappelle Anthony Garcia. De plus, le client ne formule qu’une seule fois sa demande mais reçoit les réponses de plusieurs artisans et peut ainsi comparer. Enfin, nous apportons un vrai plus en matière de délai : alors qu’obtenir un devis d’artisan peut parfois demander plusieurs semaines, nous le proposons en quelques heures (deux jours maximum) et nous travaillons à diminuer encore ce délai. »
LILM planche en effet sur un outil permettant d’obtenir un devis instantané alors même qu’il s’agit de sur mesure. « Nous allons commencer par un seul produit : une table. Le client entrera ses spécifications et notre outil, grâce notre base de données et à notre algorithme uniques, proposera immédiatement un ou plusieurs devis. Par la suite nous étendrons progressivement le panel des produits et prestations pour lesquels cela sera possible. »

Recrutements en technologie, vente et marketing
Pour relever ce nouveau défi technologique LILM, qui revendique un pic de plus de 300 commandes sur le mois de mai, est en train de lever un million d’euros auprès d’investisseurs privés, d’une banque et de BPI. Lancée il y a quelques semaines, l’opération, plutôt bien engagée aux dires du dirigeant, doit se conclure en septembre.
La somme doit servir à recruter des développeurs (la moitié de l’investissement est destiné aux volets technologiques) mais aussi à renforcer l’équipe en marketing et ventes. L’effectif passera alors de 5 personnes (dont les deux fondateurs, qui restent majoritaire au capital) à 14 d’ici fin 2019. Pour un chiffre d’affaires destiné à bondir de 200 000 euros cette année à 1,5 million d’euros l’an prochain.
« Le marché du meuble en Europe, c’est 2 milliards d’euros par an dont 130 millions pour le sur-mesure, un marché pour lequel 10% des commandes sont déjà passées en ligne : il y a clairement du potentiel pour une start-up comme la notre »
Anthony Garcia, cofondateur de LILM

Pourquoi LILM ?
LILM est l’acronyme de Les Incroyables et Les Merveilleuses. L’appellation renvoie à deux courants de la mode de la fin des années 1790, entre la chute de Robespierre et l’avènement de Napoléon, qui se distinguèrent par leur sens de la créativité… et parfois de l’extravagance. Mais davantage que le clin d’œil historique, « pour nous, sourit Anthony Garcia, les incroyables et les merveilleuses se sont nos artisans bourrés de talents ! »
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