Une équipe d’étudiants en génie mécanique et productique de l’IUT de l’Université Savoie Mont Blanc a développé la crosse du fusil de Martin Fourcade, nouveau champion olympique français de biathlon dans l’épreuve de mass start qui s’est déroulée dimanche 18 février en Corée du Sud. Une victoire à l’arraché.

Magnifique victoire à l’arraché que celle de Martin Fourcade  dans l’épreuve de mass start  de biathlon des JO de PyeongChang, le 18 février! Incertaine jusqu’au bout celle-ci n’en est que plus belle.

Or c’est en partie avec l’aide technique de l’IAE d’Annecy que le champion – déjà double médaillé d’or en 2014 et également vainqueur de l’épreuve de poursuite, lundi 12 février – a remporté cette épreuve et est ainsi devenu le Français le plus titré lors des JO d’hiver.

En effet, sous la direction de de Philippe Valleix,  enseignant-chercheur en mécanique  à l’IUT et spécialiste des matériaux, une équipe a développé la crosse du fusil vainqueur. Comme celles de la totalité de l’équipe des biathlètes français participant à cette 23e olympiade: Célia Aymonier, Anaïs Bescond (médaille de bronze en poursuite le 12 février), Justine Braisaz, Simon Desthieux, Quentin Fillon Maillet, Simon Fourcade et enfin, Martin Fourcade.

Une belle façon pour les étudiants en section sport-études génie mécanique et productique de participer aux JO autrement que sur la glace ou les pistes, alors que 17 étudiants à l’Université Savoie Mont Blanc, qui sont aussi athlètes de haut niveau, font, eux, partie de la délégation tricolore pour cette belle aventure à PyeongChang. Dont la nouvelle championne olympique de ski de bosses, Perrine Laffont.

Les étudiants de l’IUT et leurs enseignants ont développé un système permettant de dupliquer rapidement les crosses sur mesure des carabines des biathlètes de l’équipe de France. Dont celle de Martin Fourcade. Crédits des photos de cet article : IUT de l’Université Savoie Mont Blanc.

Au moyen d’un laser 3D

« Nos étudiants ont développé un système pour dupliquer une crosse cassée, très vite. Il ne faut pas plus de 48 heures, parfois même seulement 24 heures pour reconstruire cette crosse en bois« , explique  Gilles Mauris, responsable des sections sports-études et des partenariats avec les entreprises de l’IUT d’Annecy.

Chaque crosse est individualisée et adaptée à la morphologie des skieurs. La crosse d’origine est fabriquée à la main, dans le Jura, et testée été comme hiver. Mais, en cas de casse, un relevé de la carabine avec un laser 3D permet d’injecter via un logiciel toutes les informations nécessaires à la découpe d’une nouvelle crosse dans une planche de bois.

Six mois de développement sous la houlette d’un prof déjà « médaillé »

Il aura fallu six mois pour développer ce projet gagnant avec trois ou quatre étudiants, sous la férule de Philippe Valleix. Pour l’enseignant – et pour l’Université Savoie Mont Blanc – cette participation matérielle à une médaille d’or olympique n’est pas une première. En effet, Philippe Valleix a déjà à son actif, avec d’autres jeunes en bac+ 2, la luge en matériau composite vainqueur à Sotchi (2014) avec l’unique championne olympique française de la discipline, Morgane Bonnefoy, qui a depuis pris sa retraite sportive.

On se souvient également qu’un autre projet étudiant -le vélo couché- a gagné un titre mondial dans le Colorado en 2016.

Reste maintenant à l’équipe de France de biathlon de faire briller plus encore le talent des étudiants annéciens et de leurs professeurs, lors de l’épreuve de relais, vendredi prochain en Corée du Sud.

La victoire au sprint de Martin Fourcade dans la mass start aux JO de PeyongChang, le 18 février :