L’orchestre des pays de Savoie joue du digital

par | 01 février 2022

Privé de public pendant plus d’un an, l’orchestre des pays de Savoie se réinvente en version numérique. Sans y perdre son âme.

Le numérique ? C’est déjà une vieille connaissance pour l’orchestre des pays de Savoie, qui enregistre des CD depuis des années… « Les musiciens savent travailler avec un micro, une caméra, assure la directrice Julie Mestre. Le digital fait partie de leur monde ! Il permet de proposer d’autres choses à notre public, d’aller à la rencontre de nouvelles populations, et puis c’est une forme de création artistique. » Il y a déjà eu des concerts en lien avec des créations vidéos, des hybridations jeux vidéos et musique, on se souvient de prestations intégrant le dessin dans la musique… Mais c’est vrai que la crise de la covid et les confinements qu’elle a entraîné a amené à faire de la musique en ligne une composante plus centrale, au moins pour un temps, de l’activité de la formation.

C’est ainsi qu’est né par exemple, à l’automne 2020, le projet d’un calendrier de l’avent musical : des capsules vidéos d’une minute et demi maximum, chaque jour de décembre. Une production de l’orchestre diffusée par France 3 auprès d’un large public, notamment scolaire, qui a apprécié l’expérience. Et un défi pour l’orchestre.

La formation franchit un nouveau pas en intégrant l’application NomadPlay, qui se veut une sorte de plateforme de streaming réellement immersive. «  Elle est conçue pour les instrumentistes, qui peuvent y retrouver une banque du répertoire », assure Julie Mestre. Elle donne la possibilité d’écouter un oeuvre orchestrale, mais aussi de remplacer n’importe quel musicien sur la partie de son choix. Des séances d’enregistrement ont eu lieu en janvier 2021 avec Célimène Daudet au piano, sur des oeuvres de Mozart, Haydn et une création de Christian Rivet, puis à l’automne 2021. Ils sont téléchargeables sur l’application depuis la fin d’année.

Et aujourd’hui que la sortie de crise semble en vue ? « Le cœur de nos métiers reste le spectacle vivant, assure Julie Mestre. C’est là que l’on ressent le plus intimement la vibration de la musique, c’est là que la rencontre entre musiciens et auditeurs est la plus riche. Nous retrouvons le public avec bonheur. Mais les développements numériques resteront complémentaires ! » La réalisation de capsules vidéos mettant en valeur le territoire est d’ailleurs à l’étude.

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