Macro(n) Economie

par | 05 février 2016

Le Forum de Davos ne cesse de gagner en médiatisation et se transforme peu à peu en une sorte de festival de Cannes ou se mêlerait stars du showbiz, des affaires et de la politique. Ainsi vient-on désormais dans la célèbre station Suisse avec l’espoir d’y apercevoir David Cameron et Alexis Tsipras, mais aussi la nouvelle étoile de l’internet, Travis Kalanick, fondateur d’Uber, ou encore les stars internationales Bono et Leonardo Di Caprio.

Au final pourquoi pas ? Puisque les banquiers vendent désormais des téléphones, que les marchands de matelas vendent des produits financiers, que les restaurateurs sont devenus formateurs et que chacun s’improvise journaliste, pourquoi les chanteurs ne pourraient-ils pas se lancer dans la politique et les grands patrons devenir comédiens ?

Tout ce beau monde bigarré s’est donc retrouvé à Davos pour la 46e édition de cette manifestation placée cette année sous le thème de la « quatrième révolution industrielle ». Et ce qui ressort de leurs discussions reflète leurs préoccupations. En effet, le monde d’aujourd’hui, selon le Forum économique mondial, apparaît comme l’accumulation d’une crise des migrants, d’une catastrophe écologique, d’un krach chinois, d’un risque terroriste majeur, d’un effondrement du prix du pétrole, d’un déséquilibre géopolitique et d’une montée du populisme…

Mais heureusement pour nous, toutes ces personnalités pleines de sagesse, d’altruisme et de connaissances, travaillent d’arrache-pied pour nous proposer des solutions. Et parmi les représentants français, Emmanuel Macron s’est largement fait remarquer, non seulement pour sa nouvelle barbe qui a retenu toute l’attention des médias comme du public, mais aussi pour avoir, une fois encore, taillé une croupière au principe des 35 heures.

Le discours à rebrousse-poil (sic) de notre ministre de l’économie apparaît en fin de compte comme une bouffée d’air frais pour tous les entrepreneurs comme pour tous ceux qui souhaitent encore voir la France retrouver sa compétitivité sur l’échiquier international.
Pourtant les critiques fusent aussi envers le jeune ambitieux dont l’appartenance socialiste est largement remise en question. La noble tâche de vouloir redonner un élan à l’économie, préambule indispensable au retour de l’emploi, ne serait donc pas une notion sociale ? L’opposition dogmatique entre une droite ultra-libérale, plus proche de l’esclavagisme que du droit d’entreprendre, et une gauche révolutionnaire prête à défendre à coup de fourche les intérêts du travailleur, est depuis longtemps dépassée. L’économie est seule créatrice d’une richesse qui profite ensuite à tous ! Et notre pays a besoin d’idées nouvelles portées par une classe politique renouvelée.

La quatrième révolution industrielle, débattue à Davos, devrait donc s’accompagner d’une réflexion plus générale sur la gouvernance actuelle, afin de laisser émerger de nouveaux principes adaptés à la société et au monde d’aujourd’hui. Alors Emmanuel Macron n’apparaitrait peut-être plus comme un simple hipster en quête de soirées jet set dans les Grisons…

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