Maped : l’enjeu du développement durable

par | 03 octobre 2018

Maped a connu une progression fulgurante depuis ses débuts en 1947. De fabriquant local de compas, l’entreprise est devenue un géant mondial de fournitures scolaires et de bureau, avec une présence dans 130 pays.

Pourtant, elle est restée familiale et a conservé son siège près d’Annecy. Aujourd’hui, elle mise sur le développement durable. Les explications de Antoine Lacroix, directeur Europe.

L’an dernier, Maped a fêté ses 70 ans. Comment expliquez-vous cette longévité ?

Etre une entreprise familiale nous préserve beaucoup et permet de garder un cap sur le moyen et long terme pour mieux favoriser et pérenniser nos activités. On est passé par des étapes qui ont accéléré la croissance, notamment les premières diversifications dans les années 1980. On a énormément diversifié notre portefeuille tout en l’intégrant industriellement. Nous sous-traitons très peu, et nous produisons nous-mêmes plus de deux tiers des produits que nous vendons.

L’entreprise est aujourd’hui présente dans 130 pays mais vous avez gardé votre siège social dans la région annécienne, pourquoi ?

Notre premier siège social était avenue du Parmelan, à Annecy. Il est à Argonay depuis les années 1990. Nous sommes restés ici notamment car notre famille est originaire de la région. Maped a été créée au sein même de l’industrie du décolletage, donc il y a également de fortes attaches dans cette vallée. De plus, la situation d’Annecy est très avantageuse avec la proximité de deux aéroports de Genève et Lyon. Et puis il y a une dynamique forte, avec un ancrage industriel, des compétences, un savoir-faire et une main-d’oeuvre qualifiée. Aujourd’hui, nous employons 2 050 personnes, dont 230 sur Argonay où se trouvent donc le siège mais aussi l’usine de production française qui fabrique des compas et des gommes. Et nous réalisons un chiffre d’affaires de plus de 200 millions d’euros, dont 80 % à l’international.

ANTOINE LACROIX PETIT-FILS DU FONDATEUR DE L’ENTREPRISE, CLAUDE LACROIX, DIRECTEUR DE MAPED POUR L’EUROPE.

Vous avez une politique de développement durable forte. Quelles actions ont été mises en place ?

Le développement durable, on l’interprète sous trois aspects : la politique environnementale, les conditions de travail, et le volet de la conformité, avec tout ce qui touche à la réglementation. On a créé une charte signée par l’ensemble des collaborateurs du groupe, mais aussi par les sous-traitants et prestataires. L’ensemble de nos sites est certifié IS0 14001, garantie d’une stratégie de management environnemental viable et efficace, et OHSAS18001, norme couvrant la sécurité et la conformité. Concernant le bois, que l’on retrouve notamment dans nos crayons de couleur, il provient d’une exploitation durable, avec un arbre planté pour chaque arbre utilisé dans la fabrication des crayons.

Qu’en est-il du plastique contenu dans vos produits ?

Nous sommes de gros consommateurs de plastique : on commercialise près de 300 millions de produits, dont le plastique est la composante principale. Le challenge, c’est de minimiser les quantités de matière en ayant des produits juste dimensionnés pour leur usage. C’est aussi de pouvoir s’approvisionner avec des plastiques recyclés. C’est enfin de pouvoir favoriser le tri, la collecte et le désassemblage des produits. À peu près 10 % des plastiques que nous utilisons sont recyclés. On souhaite faire davantage, mais on a parfois du mal à vérifier leur traçabilité au niveau composition des polymères, afin de s’assurer qu’ils ne contiennent pas de matière toxique par exemple. On a des axes de progression très importants sur les emballages : on souhaite accélérer la réflexion sur leur recyclabilité.

Quels sont les enjeux du développement durable pour Maped ?

On est encore loin d’être complètement exemplaire sur ce plan, car on est face à des problématiques complexes, mais on a la volonté d’être un référent dans ce domaine. On souhaite donner du sens à notre action : oui, nous sommes un centre de profit, mais on a aussi le devoir impérieux d’être exemplaire car on est tous conscients des enjeux au niveau de la planète et de ce qu’on va léguer à nos enfants et petits-enfants.


Romain Fournier

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