C’est ce qu’on appelle la « rançon du succès », ou plus précisément dans notre cas de figure « avoir les défauts de ses qualités ». En effet, le département de l’Ain, souvent cité comme un des départements les plus dynamiques en matière économique, devenu premier département industriel de France en nombre d’emplois industriels par habitant, subit aujourd’hui de plein fouet le retour de bâton.
En effet, la crise, ici comme ailleurs, est passée par là, touchant l’industrie encore plus fortement que d’autres secteurs. Et le bon élève se retrouve menacé du bonnet d’âne, affichant un taux de progression de son chômage supérieur à la moyenne nationale et régionale. Ainsi, alors que la France affiche une croissance sur un an de l’ordre de 9,2% pour les chômeurs de catégorie A, l’Ain progresse sur la même période de 12,9%. Sur le seul mois de septembre, le nombre de demandeurs d’emploi progresse de 2,8% (contre 2,2% en Rhône-Alpes, 2,5% en Haute-Savoie et 2,4% dans le Rhône).
Pour la Préfecture de Région, cette hausse provient essentiellement d’arbitrage entre catégories et de fin de missions d’intérim. D’autre part, elle indique que « la mise en oeuvre dès le mois de novembre des emplois d’avenir ainsi que, dès le début de l’année prochaine, des contrats de génération, apportera des réponses complémentaires aux jeunes et aux seniors, fortement concernés par la dégradation de la conjoncture ».
Le discours se veut rassurant. Malheureusement les carnets de commandes donnent le ton avec une bien meilleure fiabilité. C’est en tout cas, l’indicateur que vient de prendre en compte Ligne Roset qui a procédé au licenciement de 93 personnes (Ain, Isère, Rhône) dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi, tout comme RVI qui annonce un nouveau recours au chômage partiel sur son site burgien, au cours des trois prochains mois, en prévision d’un « scénario pessimiste » pour 2013.
Le département devra une fois de plus miser sur la richesse de son tissu de PME pour garder la tête haute en 2013. Mais la hausse régulière des matières premières (plasturgie, agroalimentaire) ou l’augmentation de taux de TVA dans le bâtiment s’inscrivent comme autant d’obstacles supplémentaires.
0 commentaires