Dans le monde des affaires, il arrive en fonction des cas de figure que l’on se montre méchant comme une teigne, têtu comme un âne, rusé comme un renard… Certaines situations peuvent aussi nous conduire à rugir comme un lion ou à nous faufiler comme une anguille. Dans d’autres encore, comme par exemple face aux nouvelles technologies, certains auront l’air de poules qui auraient trouvé un couteau, apparaissant alors aux yeux de plus jeunes générations, comme d’antiques dinosaures..
Bref, comme le révèle ce condensé d’expressions idiomatiques, nous sommes souvent amenés dans notre vie professionnelle – comme d’ailleurs dans notre vie privée – à nous comporter comme des animaux, résurgences d’instincts hérités d’ancêtres mal dégrossis, qui tendraient ainsi à conforter la thèse du darwinisme sur celle – malheureusement en pleine expansion – du créationnisme.
Dans l’intention peut-être d’apporter une pierre supplémentaire à cet édifice, Dario Maestripieri, professeur et primatologue à l’université de Chicago a récemment mené une étude visant à comparer les comportements de singes et de chefs d’entreprises. Les résultats, publiés dans le Wall Street Journal, sont sans appel.
D’après ces observations, les similitudes seraient nombreuses entre les deux espèces. Ainsi lorsqu’un subordonné prend l’initiative d’un long courriel à son supérieur, la réponse est souvent courte et doit être attendue longtemps. L’asymétrie dans la longueur et la vitesse de la réponse est en corrélation avec la dominance, exactement comme chez les chimpanzés où le singe alpha accorde moins de temps et d’attention à l’individu dominé. Cette ressemblance comportementale se retrouve également dans les rencontres, où le dominant se place toujours dos au mur (pour prévenir toute attaque…) tant chez les singes que chez les humains.
Plus grave, les deux espèces profitent volontiers de l’immunité induite par l’anonymat pour laisser place à leurs plus vils instincts, qui se manifesteront chez les premiers, par la destruction des biens d’un rival, et chez les seconds, par le pillage de la propriété intellectuelle d’un concurrent…
Mais ce n’est pas à de vieux singes que je vais apprendre à faire la grimace.
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