Méthanisation dans l’Ain : Un gisement prometteur

par | 10 septembre 2020

Dans le département, le biogaz se développe progressivement. Une ressource verte qui ne manque pas d’intérêt.

« Nous pourrions aisément avoir le double de projets que ce que nous avons actuellement », s’exclame Jean Daniel Ferrier, chargé de mission à la Chambre d’agriculture de l’Ain. En plein déve­loppement, la méthanisation par le biais du lisier semble prometteuse pour les agriculteurs en recherches de diver­sification. Actuellement le département de l’Ain compte 11 sites de méthanisa­tion en fonctionnement. Les projets sont au nombre de 28 et 12 d’entre eux sont en phase d’opportunité. « Cette partie est la toute première étape. Quand les gens nous contactent, nous vérifions la faisabilité du projet. Nous évaluons les intrants envisagés par les acteurs, puis nous proposons en fonction de notre connaissance du terrain, des solutions de valorisation de l’énergie. Donc soit de la cogéné­ration qui consiste à brûler le gaz pour pro­duire de l’électricité, soit une injection directe du biométhane dans le réseau, après purifica­tion. Une fois la méthode choisie, nous allons éla­borer deux à trois scéna­rios, uniquement avec leurs intrants, avec ceux de leurs voisins, etc. Et nous réalisons une étude économique pre­nant en compte les coûts et le retour sur investissement », développe-t-il. La Chambre d’agriculture peut également coordonner la phase initiale de recherche des intrants.

Une meilleure image

À Saint-Triver-de-Courtes, c’est la société Opale qui a repéré le gisement. « Cette entreprise, développeuse de pro­jets, nous a démarchés à ce sujet, témoigne Jean-Marc Thenoz, président de la jeune société Trivagaz vert. Plusieurs éléments nous ont décidés à nous lancer dans cette aventure. Cela nous permet d’améliorer l’image de l’agriculture vis-à-vis des tiers. En effet, une fois méthanisé le lisier est inodore. C’est également une opportunité écono­mique pour nous diver­sifier. Enfin, pour l’environnement, cela nous permet de récupé­rer le méthane des déjec­tions au lieu qu’il s’échappe dans l’atmos­phère lors de l’épan­dage. » Trivagaz vert, qui rassemble douze agri­culteurs devrait entrer en fonctionnement l’été prochain. « Les désagré­ments liés à la méthani­sation sont plus des a priori sans fondement, renchérit Jean- Daniel Ferrier. Nous constatons mal­heureusement une augmentation du coût de fabrication certainement liée à ce manque de concurrence. Le méthaniseur est une cuve ronde semblable aux sta­tions d’épurations. Aujourd’hui, très peu de sociétés sont en capacité de réaliser ce type d’ouvrage. »

Le processus de méthanisation est une énergie renouvelable. Et une unité de « seulement » 100 kW couvre les besoins de 160 à 200 foyers. Or, sur le territoire, les unités vont de 50 à 500 kW pour la cogénération et de 50 à 125 Nm3/h pour l’injection. Une énergie intéressante qui permettrait peut-être de rendre autonome certains territoires en éner­gie. Dans le cadre de la cogénération, rien ne se perd tout se transforme. La chaleur dégagée par le moteur est réutilisée par les unités, certaines pour déshydrater leur luzerne, d’autres pour des scieries voisines, tout est possible.

Vert et rentable

« Quand l’injection est préférable, des canalisations peuvent être installées sur des distances relativement longues. Jusqu’à huit kilomètres », se réjouit Jean- Daniel Ferrier. « Avec mon voisin, Ludovic Bornet, nous sommes dans un système agricole évoluant peu et nous sommes tributaires des prix du marché. Aujourd’hui, avec la méthanisation nous avons signé un contrat de 15 ans de rachat de gaz. Ça représente beaucoup de travail, mais nous savons pourquoi nous le faisons. Au moins nous ne sommes plus soumis aux incertitudes du marché », développe Jean-Michel Fontaine, cogé­rant du site de méthanisation de Vandeins. Selon l’investissement, une unité est assez rapidement rentable, il faut compter de huit à treize ans.


Aides

L’Ademe et de la Région peuvent verser des subventions s’élevant entre 15 et 20 % du coût total. Si plusieurs porteurs de projets se situent dans une zone proche, certains coûts peuvent être mutualisés comme la réalisation des canalisations de gaz.


Par Joséphine Jossermoz

Une Eco de l'AinCet article est paru dans le magazine ECO de l’Ain du 10 septembre 2020. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi nos suppléments et hors-séries, c’est ICI et ICI.

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