Arnaud Montebourg aura sans doute fort à faire avec son nouveau ministère du redressement productif. Car derrière ce nom barbare, qui peut prêter à sourire, se cache la volonté du gouvernement de lutter contre la désindustrialisation du pays et de recréer des emplois.
Mais la tâche sera rude. Aujourd’hui, la production industrielle ne représente plus que 14% de notre richesse nationale et la descente aux enfers ne semble pas vouloir se terminer. L’actualité économique des derniers jours a notamment été dominée par la volonté du groupe Unilever de fermer son usine Fralib (sachets de thé – 180 salariés), ou encore la mise en redressement judiciaire de Technicolor (décodeurs numériques – 350 salariés), coulée par la concurrence asiatique et sa main d’oeuvre à bas coût. En dernière minute, on apprenait également le dépôt de bilan du groupe Doux (leader européen de la volaille – 3400 salariés – 800 éleveurs fournisseurs), malgré la tentative du gouvernement de renégocier la dette estimée à 437 millions.
Au total, la CGT estime que 45 00 emplois seraient actuellement menacés dans l’hexagone ; chiffres confirmés par Bercy. Dans ce contexte, le recours à la croissance, soutenue par une politique de grands projets publics, en particulier dans certains secteurs d’avenir, apporterait sans doute à nos entreprises une bouffée d’air frais attendue.
La France s’apprête pourtant à scier unes des branches sur lesquelles elle est assise. En effet, sa récente intention de ne plus contribuer au financement d’une des misions de l’Agence Spatiale Européenne serait un coup dur pour les entreprises françaises de l’aérospatial qui perdraient, selon les estimations, 280 millions de commandes et sans doute leur leadership.
Mais plutôt que d’avoir la tête dans les étoiles, peut être le nouveau gouvernement préfère-t-il garder les pieds sur terre et reporter son aide à d’autres secteurs économiques jugés plus prioritaires et plus créateurs d’emplois. L’avenir nous le dira.
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