On ne sait vraiment plus qui prendre aux sérieux.
D’abord il y a ceux qui mentent. On pense immédiatement à Jérôme Cahuzac dont le nom restera à jamais associé à l’escroquerie qui le fit descendre de son piédestal. Il faut dire que l’histoire est Kafkaïenne : se faire gauler avec des comptes à l’étranger, lorsque l’on est ministre du budget en exercice, chargé de lutter contre l’évasion fiscale, relève de l’absurde. A l’instar du terme « zlataner » en référence aux déclarations fracassantes du joueur de foot Ibrahimovic, notre fraudeur national mériterait bien son néologisme. Mais il n’est pas le seul à jouer dans cette catégorie. Gilles Berheim, le grand rabbin de France, récemment acculé à la démission, cumulait quant à lui le mensonge et le plagiat. Manquent encore les aveux de Nicolas Sarkozy que Mediapart (encore eux…) aussi bien que Ziad Takieddine accusent d’avoir reçu au moins 50 millions d’euros lybiens pour financer sa campagne. Une information judiciaire a été ouverte la semaine dernière pour enquêter sur ces accusations.
Viennent ensuite ceux qui se trompent. C’est le cas de deux économistes d’Harvard dont les travaux sur les liens de causalité entre dette publique et récession ont influencé la politique de rigueur budgétaire mise en place dans de nombreux pays. Seul problème : leurs conclusions étaient fausses. Une erreur de tableur Excel avait fait apparaitre une récession moyenne de 0,1% dans les pays atteint d’une dette supérieure à 90%, alors que le véritable résultat serait un taux de croissance de 2;2%. Les deux experts ont d’ailleurs reconnu leur erreur. Alors, nos dirigeants européens auront-ils le cran d’en tenir compte et de revoir leurs objectifs d’austérité ? Ou préféreront-ils jouer les autruches ?
A propos d’animaux, la troisième catégorie s’intéresse justement à ceux qui, parmi nos congénères, travaillent moins bien que leurs cousins primates. Ainsi, une étude de la Cass Business School vient de révéler que les investissements boursiers réalisés de manière aléatoire par des singes donnaient des résultats plus performants que les capitalisations boursières mises en place par les traders. Pour plus de crédibilité, la procédure a été reproduite plus de 100 millions de fois en 43 ans…
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