Le tribunal administratif de Grenoble demande le démantèlement des installations réalisées pour les Championnats du monde d’aviron 2015.
Quatre ans après l’aménagement du nouveau bassin d’aviron ouest sur le lac d’Aiguebelette, le tribunal administratif de Grenoble a donné raison à un collectif constitué de quatre associations (Fédération des associations de protection du lac d’Aiguebelette, Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature, associations de chasse et de pêche) et huit personnes physiques qui contestaient les autorisations du préfet de la Savoie et les délibérations du Conseil départemental pour la réalisation des équipements utilisés dans le cadre des Championnats du monde d’aviron 2015.
Démantèlement demandé
Dans son arrêt du 17 octobre, la juridiction demande au Département de procéder dans un délai de 6 mois à la remise en état du site en supprimant les aménagements (lignes d’eau, câbles et corps-morts, pontons lacustres, tour de chronométrage) réalisés sur et dans les eaux du lac. Selon le collectif qui regrette de ne pas avoir été entendu avant la création du nouveau bassin, « ces décisions ne remettent en aucune façon en cause la pratique locale de l’aviron qui se maintient sur son bassin historique à l’Est du lac, utilisé sans problème depuis plusieurs décennies ». Dans un communiqué, le département annonce qu’il va faire appel, avec une requête de sursis à exécution, de cette décision « motivée essentiellement par l’existence de la Réserve naturelle régionale (RNR) du Lac d’Aiguebelette, créée le 6 mars 2015 par la Région RhôneAlpes ». Il ajoute que « le démontage demandé des installations existantes sur et dans le lac induirait en outre un impact négatif sur le milieu naturel, contraire aux ambitions mêmes de la Réserve naturelle régionale. »
Quatre années de travaux et préparation
Choisi en septembre 2011 pour l’organisation des championnats du monde d’aviron – les deuxièmes de son histoire – le lac d’Aiguebelette a connu quatre années de préparation et de travaux. L’ancien bassin de compétition de compétition, à l’Est, a été abandonné au profit d’un nouveau bassin orienté Sud-Est Nord-Ouest tandis que la plage du Pré Argent a été réaménagée avec une aire d’arrivée plus spectaculaire et la construction d’un bâtiment de chronométrage. Un collectif de défense rassemblant des associations de défense de l’environnement et une partie des riverains était monté au créneau pour dénoncer ce nouveau bassin « coupant le lac en deux zones séparées et dégradant un site naturel remarquable ». En juin 2014, le tribunal administratif de Grenoble déclarait les nouvelles installations hors la loi mais n’avait pas demandé leur démolition. Une deuxième enquête publique avait alors été organisée et de nouveaux arrêtés pris pour régulariser les constructions.
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