La crise liée à la Covid-19 a rebattu les cartes de l’épargne. Les auralpins privilégient maintenant l’épargne de précaution plutôt que les projets à long terme.
«Trente pour cent des Auralpins déclarent posséder un seul produit d’épargne, et 53 % plusieurs. Ils sont nombreux à placer de l’argent de manière fréquente : 44 % alimentent leurs produits épargne au moins une fois par mois, et plus des trois quarts d’entre eux au moins une fois tous les six mois. » C’est ce que révèle un récent sondage IFOP* commandé par Altaprofits pour son Baromètre annuel de l’épargne en France et en régions.
Les Auralpins ayant de l’épargne déclarent posséder en moyenne 53 000 euros, ce montant moyen dissimulant une importante hétérogénéité : 18 % déclarent en effet posséder moins de 5 000 euros (dont 9 % moins de 1 000 euros), tandis que 6 % déclarent détenir plus de 80 000 euros en produits d’épargne. Les temps changent et, avec eux, les raisons d’épargner.
Désormais, 44 % de ceux possédant au moins un produit d’épargne déclarent que la principale raison qui les pousse à épargner est de constituer une épargne « de précaution », pour faire face aux imprévus. Que ce soit pour les aléas du quotidien (panne de voiture, remplacement d’un appareil ménager…) pour 35 %, ou pour faire face à une éventuelle situation exceptionnelle, comme la crise actuelle, pour 9 % d’entre eux. Pour un tiers, toutefois, l’épargne sert toujours et avant tout à financer un projet : à long terme pour 26 % (achat immobilier, retraite, études), ou à court terme pour 7 % d’entre eux (voiture, voyage…).
Le brouillard des retraites
En outre, l’impact du nouveau système de retraite à points sur leur propre situation n’est pas clair pour 68 % des Auralpins. Et pour plus d’un tiers, il n’est même « pas clair du tout ». « Dans cette période où se dessine un nouveau projet de réforme des retraites, le résultat de ce baromètre montre que le manque d’information, et peut-être d’intérêt pour l’économie, rend difficile la prise de décision et la préparation de la retraite », explique Stellane Cohen, directrice générale d’Altaprofits.
Invités à estimer leur niveau de connaissance en matière d’économie, les Auralpins s’octroient un peu plus que la moyenne, avec une note de 5,24/10. Si la majorité d’entre eux estiment avoir des connaissances moyennes, moins d’un tiers s’attribuent une note inférieure ou égale à 4 (31 %) et seuls 19 % estiment avoir de bonnes connaissances (note comprise entre 8 et 10). Quand on pense que, de l’étranger, l’image que l’on se fait du Français est celle d’un petit comptable froid à lunettes, on se dit que les idées reçues ont la vie dure.
* Réalisé du 18 au 24 août 2020 auprès d’un échantillon de 2 401 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).
Par Éliséo Mucciante
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