Pourquoi faire simple ?

par | 16 décembre 2016

Comme toujours en France, lorsque l’on veut simplifier le sacro-saint carcan administratif, on y laisse des plumes. C’est presque une loi dans notre pays : tout doit être compliqué. Prenez la retraite, par exemple. Le système devrait être tout simple, on cotise, on vieillit, on touche une pension et basta. Mais chez nous, comme dans une poignée de pays (Allemagne, Corée du Sud et Belgique), on fait dans la dentelle administrative, on distingue, on différencie, on sépare, on clive. L’OCDE s’est (une nouvelle fois) penchée sur la question.

L’Organisation de coopération et de développement économiques plaide en effet pour un alignement des régimes public et privé. Une convergence qui permettrait davantage d’équité pour tous, et de dégager quelques précieuses économies pour les Etats concernés, tout en ouvrant le champ des possibles en termes de carrières. Oui mais voilà : quelle est la faisabilité d’une telle idée ? J’imagine déjà un Gouvernement français – de droite ou de gauche, pas de distinguo – se risquer dans pareille mesure. Mais ça serait la guerre civile dans le pays ! Les fonctionnaires fustigeraient un Etat injuste. Voilà qui relancerait le vieux débat public-privé, les premiers reprochant aux seconds de bénéficier de salaires plus élevés, les seconds fantasmant sur les avantages éhontés des premiers…

Mais une telle mesure serait-elle seulement souhaitable ? L’OCDE, comme, peut-être, le bon sens, plaident pour une réponse affirmative. La Cour des comptes serait (beaucoup) plus nuancée, affirmant que celle-ci ne serait pas pourvoyeuse d’économies réelles avant deux décennies.

Cet exemple illustre d’une façon parfaite la manière dont, en France, on s’attache à faire compliqué. Une autre illustration : le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Le dispositif, adopté en novembre, fait débat. Les responsables en ressources humaines de plusieurs entreprises sont d’ores et déjà montés au créneau et fustigent la mesure, arguant qu’ils vont devenir les premiers interlocuteurs des salariés en mal d’informations, en lieu et place du fisc. Sans oublier les éventuelles suspicions autour de l’utilisation des données perçues par les employeurs, nourries de guerres entre salariat et patronat depuis (trop) longtemps. Mais heureusement, Bercy a prévu des garde-fous, des exceptions à la règle (paiement direct ou taux individualisé).

Mais quelle perte de temps, d’argent et peut-être même, de confiance, ce genre de réforme peut-elle induire ! Le législateur a-t-il seulement imaginé le dirigeant d’une TPE, voire PME, qui gère lui-même ses RH en interne, et qui devra s’échiner à trouver les bonnes formules de calcul ? Car si d’autres pays européens utilisent déjà depuis longtemps le prélèvement à la source, ils pratiquent très certainement un mode de calcul plus simple… Sachez enfin qu’en cas d’erreur, l’employeur est bien évidemment tenu responsable devant le salarié et la justice. De quoi encourager encore l’entrepreneuriat !

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