Rappelons les faits : une famille rom, après avoir épuisé l’ensemble des recours légaux susceptibles de lui accorder le droit d’asile, a finalement été expulsée vers son pays d’origine, conformément à la politique d’immigration voulue par Manuel Valls. Malheureusement, un des enfants mineurs, la jeune Léonarda Dibrani, se trouvait absente du domicile familial au moment des faits. Et c’est donc en l’arrachant d’un bus scolaire que la police de l’air vint récupérer la jeune fille pour la reconduire au Kosovo.
La brusquerie de la situation suffisait évidemment à mettre le feu au poudre, le préfet ayant commis l’imprudence de violer la sanctuarisation tacite (dans l’attente d’une future législation) de l’école. Aussitôt, les lycéens s’enflammaient. La majorité présidentielle s’engouffrait dans la bataille, trop contente de pouvoir secouer un ministre de l’intérieur ne partageant pas suffisamment ses valeurs de solidarité. Quant à la droite, elle ne pouvait, bien sûr, que saisir l’occasion de mettre en exergue l’incurie du gouvernement actuel.
Dès lors, l’étendue de la catastrophe imposait l’intervention du Président de la République qui, après une enquête administrative et la révélation de quelques « amabilités » sur la famille Dibrani, décidait d’offrir une possibilité de retour en France… à Léonarda seule
Finalement cette histoire révèle avant tout la suprématie de la communication. Quelle répercussion aurait eu cette affaire si la police avait attendu le moment propice pour extraire Léonarda de France? Qu’auraient fait les étudiants si quelques agitateurs d’extrême gauche n’avaient profité de l’occasion pour faire parler d’eux ? Pourquoi certains élus de la majorité se sont-ils révoltés si ce n’est pour exister, aux dépens de M. Valls ? Pourquoi l’opposition a-t-elle réagi si ce n’est pour cacher ses propres inepties ? Enfin, pourquoi François Hollande a-t-il décidé une telle tartufferie si ce n’est pour satisfaire les étudiants sans désavouer son ministre de l’intérieur?
Les médias n’auront pas démérité non plus en traitant l’affaire comme une télé-réalité, avec course au voyeurisme et prime de rapidité. Un peu de recul et d’analyse n’ont pourtant jamais nui à la crédibilité journalistique.
Pendant ce temps, les véritables questions liées à l’immigration restent en suspens.
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