N’êtes-vous pas parfois fatigué de recevoir des CV truffés de fôtes d’aurtografes ? Personnellement, j’ai parfois des périodes d’abattement, généralement suivies d’envies de meurtre, lorsque je reçois des curriculum au nombre de fautes incalculables et accompagnés de lettres de motivation à la syntaxe plus qu’approximative. En particulier lorsque ces derniers proviennent de prétendants – voire de prétendus – journalistes. Toutes ces personnes ont pourtant un niveau d’études supérieures généralement sanctionné par un diplôme post-bac. Et lorsque j’ai eu l’occasion de lire de copies d’étudiants de BTS, j’ai failli m’étouffer devant l’incohérence de leurs écrits.
Pourtant, cette année encore, plus de 79% des candidats ont obtenu leur bac. De là à comprendre que cet examen a perdu toute crédibilité… D’ailleurs, ce dernier ne sert désormais plus que de porte d’entrée à l’université, où l’effet d’entonnoir intervient plus tard, tandis que les grandes écoles sont uniquement accessibles sur concours ou pour le moins sur dossier, et que les recruteurs n’accordent plus aucune importance à cette formalité.
Ainsi le diplôme le plus célèbre et le plus médiatisé du pays prend-il aujourd’hui l’eau de toute part. Sous le feu des critiques, l’Etat, pourtant responsable de cette faillite notamment depuis l’invention ridicule du « 80% d’une classe d’âge impétrante », parle de plus en plus sérieusement de l’abandonner. Certains y verront l’entrée dans une nouvelle ère, une évolution logique de la société à l’heure de l’internet, de l’individualisme et de l’immédiateté. Les partisans de la théorie du complot évoqueront quant à eux une manoeuvre longuement préparée pour se débarrasser d’un navire devenu trop coûteux (100 millions par an), au profit d’un système beaucoup moins égalitaire mais tellement plus économique : le contrôle continu.
Il existe pourtant une solution alternative : rendre tout son lustre au bac, en abandonnant définitivement toute politique de quota, pour sanctionner de nouveau un véritable niveau de connaissance.
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