Le remplacement progressif de l’humanité par des robots correspond-il toujours à un film d’anticipation ?
Lorsque l’on remonte quelques décennies en arrière, le cinéma de science fiction nous proposait régulièrement la vision de robots s’acquittant de tâches ingrates, principalement en vue de mieux servir des humains désireux de profiter de leur oisiveté. Cette vision idéale a depuis laissé place à une réalité plus terre à terre. Ainsi, si la robotique remplace progressivement de nombreux métiers nécessitant une action répétitive, et donc peu réjouissants pour nombre d’hommes, ces derniers conservent pour autant l’obligation de travailler, afin de contribuer à la création de richesses et de pouvoir obtenir les moyens de leur survie.
Mieux vaut donc choisir le bon métier et délaisser les emplois non qualifiés au profit de secteurs à dominante intellectuelle ou nécessitant une adaptation technique permanente. En effet, les robots ont jusqu’à présent remplacé les ouvriers des chaînes de production et les manutentionnaires, puis les caissières de supermarchés et les péagistes d’autoroutes, en revanche les professions juridiques et médicales, les ingénieurs et les informaticiens, les plombiers et les chauffeurs routiers restent préservés. Mais le règne de l’automatisation progresse. Les machines sont de plus en plus performantes, gagnant en mobilité et en intelligence artificielle…
Aurais-je sombré dans la parano, vous demandez-vous? Pourquoi cette peur des robots digne de Sarah Connor ? Tout simplement parce que le métier de journaliste devient lui aussi menacé. Ainsi, très récemment, une entreprise française me proposait de me fournir des articles élaborés grâce à des algorithmes. Et le journal américain The L.A. Times fait déjà appel à différents robots rédacteurs, alimentant des rubriques (homicides, tremblements de terre…) à partir de collectes de données informatiques.
On peut se rassurer en constatant qu’il ne s’agit que de comptes-rendus. L’écriture automatique n’autorise ni l’analyse ni la prise de position. Mais pour combien de temps ? Une étude réalisée par des scientifiques d’Oxford rapportait que 47% des emplois pourraient être remplacés par des systèmes automatisés dans moins d’une génération.
Un petit pas pour la technologie, un grand pas pour la « déshumanité ».
0 commentaires