Le rock et la politique peuvent-ils faire bon ménage? La cohabitation ne semblait pas acquise puisque le premier s’est construit sur la révolte et l’envie de liberté quand le second a pour ambition de regrouper et de construire en légiférant.
Pourtant, depuis presque aussi longtemps que le rock existe, certains musiciens ont souhaité mettre leur notoriété, leur charisme et leur capacité à rassembler au profit de « nobles causes ». Les engagements d’artistes américains comme Jimi Hendrix ou Tom Paxton contre la guerre du Vietnam constituent ainsi les premiers véritables mouvements de contestation face au pouvoir politique.
Dans les années 80 viennent ensuite les grandes actions de charité telles que le Live Aid de Bob Geldof au profit de la lutte contre la faim en Afrique, immédiatement suivi du We are the world porté par Mickael Jackson et, en France, des Chanteurs sans frontières pour l’Ethiopie regroupés autour de Renaud.
Toutes ces actions ont finalement conduit à rendre le rock plus acceptable, lui enlevant son coté voyou et bagarreur, pour arriver aujourd’hui à faire des certaines personnalités de véritables représentants des nobles causes, de Sting et sa défense de l’Amazonie jusqu’à Bono (U2) plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel de la paix, en passant par Peter Garret (Midnight Oil) devenu ministre en Australie.
D’autres font de la politique à leur insu. Ainsi, aux Etats-Unis, la playlist des différents candidats à la présidentielle est devenue un véritable argument de campagne et certains d’entre eux n’hésitent pas à aller chercher artistes provocateurs à la recherche de nouveaux électeurs et d’une « crédibilité jeunes ». Difficile de conserver son image de rebelle lorsque l’on apparaît parmi les artistes préférés d’un candidat conservateur.
Mais tous n’ont pas ce problème. Dans certaines parties du globe, la révolte conserve tout son sens. C’est en tout cas ce que laissent penser le récent procès en appel de membres du groupe féministe russe Pussy Riot dont deux ont été condamnées à deux ans de prison pour s’être opposée au gouvernement de Vladimir Poutine.
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