Le 16 mars, la direction de l’usine Socla de Méry en Savoie a annoncé à ses 86 salariés la fermeture du site, pouvant entrainer le licenciement de 52 d’entre eux. 

Le projet de réorganisation de l’entreprise – spécialisée dans l’usinage de pièces de robinetterie – prévoit « le transfert d’une partie des activités du site se trouvant en Savoie vers le site de Virey-le-Grand (Saône-et-Loire) ». « Une trentaine de postes » pourraient être concernés, pour la fabrication de vannes papillons spécifiques. Concernant ses transferts, la direction veut axer sur « des aides à la mobilité interne pour rejoindre le site de Virey-le-Grand ». Pour la partie standardisée, l’usine ne souhaite pas s’exprimer avant d’avoir présenter le projet dans son entièreté aux salariés, prévu pour le mardi 23 mars.

Trois postes en recherches et développement (R&D) resteraient basés en Savoie, « mais pas sur le site de Méry ». La direction dit être « à la recherche d’un repreneur pour le site ainsi que pour le reste de ses collaborateurs depuis près de trois mois » et souhaite négocier « des mesures d’accompagnement pour les salariés ». L’entreprise, basée dans la zone industrielle Savoie Hexapole, évoque « des problèmes de compétitivité et d’amélioration de la satisfaction de ses clients ».

Un « coup de massue » pour les salariés

Le délégué syndical CGT des salariés Jacky Perot parle d’un véritable « coup de massue ». Depuis le rachat de l’entreprise par les américains Watts il y a 9 ans, « aucun investissement n’a été fait ». D’après lui, le parc de machines est « vieillissant » et les salariés ont vu « leurs avantages disparaitre petit à petit ». Le délégué syndical s’attendait à « une restructuration ou des départs à la retraite anticipés mais pas à la fermeture totale de l’usine. Il y a du travail et des commandes, peut être pas à la hauteur des espérances des actionnaires mais pas non plus au point de faire disparaitre totalement l’usine », pense-t-il. La fermeture totale du site interviendrait « rapidement d’ici à 2022 », selon le représentant. Pour la CGT, il est certain que l’entreprise prévoit « de délocaliser la fabrication de ses pièces détachées en Chine ». 

Sur la reprise éventuelle du site de Méry, Jacky Perot n’y « croit pas. Certainement pour racheter le bâtiment en lui-même, mais pas les emplois. Ce n’est pas dans l’intérêt de la direction de revendre leur principal technologie. Leur discours, c’est de supprimer le site et de fabriquer du low cost. »

Ce lundi 22 mars, les 86 salariés de Socla Watts étaient en grève, « pour montrer que nous sommes tous unis et que nous allons nous battre », explique le délégué Jacky Perot. Le syndicat et les salariés y verront plus clair d’ici cette fin de semaine « lors des premières négociations du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) ».