Les représentants CGT du personnel d’une trentaine de stations des Alpes étaient réunis vendredi pour dresser le bilan de la saison.

« Les stations de moyenne et haute altitudes ont bien tourné cet hiver et affichent des excédents impressionnants… mais toujours pas de redistribution pour les salariés ! », lance Antoine Fatiga, responsable CGT des saisonniers des stations. Certes, des négociations ont permis, en décembre, d’obtenir une hausse des salaires de 6,2 % dans les remontées mécaniques, « mais ça ne couvre pas les 12 à 13 % de pouvoir d’achat perdu car en montagne, le coût de la vie est très cher ».

Réunis vendredi à Chambéry, une trentaine de représentants du personnel CGT venus des Alpes du Nord et du Sud, dressaient un rapide bilan de la saison après deux jours de formation. Le constat est inquiétant avec des recrutements, durant la saison, qui s’avèrent partout de plus en plus difficiles ; des logements toujours manquants et/ou insalubres pour les saisonniers ; des ruptures de contrats anticipées du fait du manque de neige ou de l’activité partielle imposée ; une certaine désaffection des jeunes pour ces métiers, etc.

« Nous sommes d’autant plus inquiets avec la réforme des retraites qui va s’ajouter à celle du chômage des saisonniers et les précariser un peu plus. » Ils devront en effet valider plus de trimestres qu’avant alors que la réforme de l’assurance-chômage leur en valide de fait déjà moins.  Le syndicat souhaite notamment participer à des discussions sur le statut des saisonniers avec l’Etat et les organisations patronales de la branche. « Il faut qu’on prenne en compte cette précarité sur les problématiques du travail, du logement, du chômage, de la sécurité sociale, de la sécurisation des parcours professionnels… », détaille le responsable.

Les salariés veulent aussi être écoutés, et entendus, sur les solutions à mettre en place dans les stations pour lutter contre le réchauffement climatique. « Ce sont les même qui nous ont emmenés dans le mur qui aujourd’hui proposent des solutions ! », dénonce Antoine Fatiga. « Les salariés ont des alternatives à proposer. »

Selon les délégués présents, les stations de basse altitude ont davantage pris conscience du problème et commencent à bouger. En revanche, « pour les grandes, le réchauffement est une opportunité pour récupérer davantage de clients et vendre encore plus cher. Il n’y a pas de changement de modèle ». « Les opérations qu’elles mettent en avant ne sont que de la communication », soupire un délégué.