Stratégie : Bontaz sur un air international

par | 28 juin 2019

Le groupe Bontaz déploie depuis Marnaz son savoir-faire destiné à l’industrie automobile dans le monde entier.

«C’est l’externalisation qui a permis aux sites français de grandir. Nous avons créé de la valeur ajoutée dans d’autres pays sans licencier ici », décrit Christophe Bontaz, président du groupe créé par son père Yves Bontaz voilà bientôt 55 ans.

Cette société historique de la vallée de l’Arve déploie depuis longtemps une stratégie de rapprochement de ses clients partout dans le monde et poursuit ce développement international pour renforcer son positionnement de leader des fonctions hydrauliques automobiles.

« Tout faire d’ici, c’est impossible. Ne serait-ce que du fait du décalage horaire. Et je ne parle pas des différences culturelles. Il faut de la proximité pour la R&D, pour faire des essais sur place. Nos services commerciaux, nos bureaux d’études sont indépendants les uns des autres. Nous leur avons donné carte bleue et carte blanche pour qu’ils avancent dans ce sens », résume Christophe Bontaz.

« Il y a vraiment une volonté de livrer en direct. Nos sites d’assemblage font évoluer leurs process eux-mêmes, ils achètent leurs composants et ils livrent le client », complète Daniel Anghelone, le directeur général.

«C’est l’externalisation qui a permis aux sites français de grandir. Nous avons créé de la valeur ajoutée dans d’autres pays sans licencier ici », décrit Christophe Bontaz, président du groupe créé par son père Yves Bontaz voilà bientôt 55 ans.

Gérer la croissance

Une démarche qui paie puisque Bontaz enregistre une hausse continue de son chiffre d’affaires (CA) annuel depuis une dizaine d’années pour atteindre les 300 millions d’euros en 2018. Montant qui devrait rester stable en 2019 du fait du ralentissement de l’économie chinoise qui « représente un tiers de notre chiffre d’affaires, précise Christophe Bontaz. Le marché automobile de la Chine affiche une baisse de l’ordre de 20 %, ce qui pour nous joue sur 6 % de notre chiffre. Un taux qui correspondait à notre croissance annuelle ».

Ce tassement du CA n’inquiète pas pour autant le groupe haut-savoyard qui dispose par ailleurs d’une bonne visibilité, sur trois à quatre ans, de son business plan. « Aujourd’hui, nous sommes plus dans une politique de gestion de notre croissance que de gestion de crise », assure le président dont l’entreprise a inauguré en 2019 un nouveau site d’assemblage au Brésil. Un projet de développement et d’agrandissement a également été lancé aux États-Unis, pour notamment démarrer une activité de R&D directement sur place et répondre aux demandes spécifiques du marché américain.

En Afrique du Nord, l’usine d’assemblage de Tunisie est en activité avec un agrandissement du site actuel de 7 000 mètres carrés qui permet d’avoir « un centre logistique plus opérationnel », précise Daniel Anghelone. Du côté du Maroc, l’agrandissement de l’usine qui devient le plus gros site du groupe est terminé. Quant au Portugal, en fonction depuis près d’un an, l’ambition est d’y créer un centre équivalent à celui de la vallée de l’Arve, en développant la R&D sur place pour concevoir des pièces complexes comme à Marnaz, dans le but de compléter l’activité française, « pas en remplacement, que les choses soient claires », prévient Christophe Bontaz.

Renforcer l’ancrage local

En effet, le déploiement en Haute-Savoie se poursuit : le groupe va emménager dès cet été dans de nouveaux locaux construits dans la zone d’activité Écotec à Marnaz, soit 10 000 mètres carrés supplémentaires pour un investissement à 10 millions d’euros. Environ 200 personnes travailleront sur ce site dont l’objectif est de « se donner un peu de marge en vue de développements futurs, avance Daniel Anghelone. Et du stationnement supplémentaire. Notre parking arrivait à saturation ».

L’idée est de rationaliser le fonctionnement existant, en conservant dans la zone des Valignons l’usinage et la logistique, et en transférant sur le site d’Écotec le bureau d’études et l’industrialisation, à quelques détails près. « Pour voir tout ce que fait le groupe Bontaz, conclut son président, il faut faire le tour du monde. »


Par Sandra Molloy


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