Chassées par d’autres actualités, d’autres difficultés, on en avait presque oublié la tragédie des suicidés du travail. On en avait pourtant beaucoup parlé en 2010. Et puis plus rien, comme si les problèmes s’étaient réglés depuis, que les tensions s’étaient apaisées, et que les salariés étaient dorénavant tous heureux dans leur entreprise… Mais voilà que la mort envahit de nouveau les bureaux, via plusieurs employés de la Poste, représentant des échelons hiérarchiques divers, qui ont tous décidé de mettre fin à leur jour depuis février dernier. Autre exemple : un agent de France Télécom s’est récemment immolé par le feu après avoir été mis à pied.
Le point commun entre toutes ces personnes est, semble-t-il, d’avoir souffert de mal-être au travail, comme le dénonce une des dernières victimes dans une lettre écrite avant sa tentative de suicide sur son lieu de travail (celui-ci a finalement été sauvé par un collègue) : « c’est la seule réponse qui me reste à l’absence de dialogue que je subis depuis si longtemps […]. Placardisé, ignoré, dénigré depuis des années [au sein d’une entreprise] déshumanisée ».
Il apparait d’ailleurs que le phénomène de plus en plus répandu de burn-out, qui conduit à des tendances dépressives, touche généralement des personnes très impliquées dans leur travail, cadres et assimilés, qui subissent à un moment donné, un sentiment d’abandon ou d’injustice. Alors qu’elles se sentaient utiles pour leur entreprise et qu’elles en éprouvaient une immense satisfaction, elles se voient un jour écartées et déresponsabilisées. Tout cela pour une mauvaise compréhension ou une absence d’écoute.
Le management peut se faire par la peur ou par la motivation. La première méthode conduit a une double erreur : professionnelle – en se privant des capacités d’un salarié motivé – et humaine – en conduisant parfois une personne à commettre un acte irréparable. La seconde conduit à la synergie et à la réussite. Que choisissez-vous
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