Au début de l’été, l’équipe spécialisée de secours en milieu périlleux et montagne de l’Ain a réalisé une démonstration de sauvetage en canyon, à Cerveyrieu.
Au sein du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Ain, une unité est spécialisée pour intervenir en milieu périlleux et en montagne. En 2020, ses membres ont réalisé 103 interventions toutes activités confondues. Bien que ce nombre soit relativement stable ces dernières années, il est trois fois plus important qu’il y a 15 ans. Paradoxalement, les deux confinements traversés seraient responsables de l’absence de baisse du nombre d’interventions. Selon Olivier Rambert (chef d’unité SMPM), ceux-ci auraient entraîné « une perte de l’habitude et de l’aisance ». La majorité des personnes secourues sont des novices, attirés par le calme des sentiers forestiers, les vues exaltantes, la rivière rafraîchissante et l’air pur de la montagne. Randonnée, VTT, canyoning, alpinisme ou escalade : les activités qui y sont pratiquées s’avèrent rapidement dangereuses pour quiconque manque de précaution.
Moyens déployés
Les Groupes montagnes sapeurs-pompiers (GMSP), missionnés essentiellement dans les Alpes, les Pyrénées et les Vosges et les groupes d’intervention en milieu périlleux ont récemment fusionné pour former un groupe spécialisé de Secours en milieux périlleux et montagne (SMPM). Dans l’Ain, ce service compte 47 membres, dont sept personnels de santé. Les moyens et techniques traditionnels des secours étant inadaptés dans les espaces montagnards, chaque secouriste du SMPM bénéficie d’un kit de matériel spécialisé (combinaison néoprène, baudrier, chaussures…) et d’une formation annuelle comprise entre 90 et 110 heures. La nature de l’intervention dépend en grande partie de la localisation : étroitesse, profondeur et débit d’eau du canyon. Ainsi, seules 23 missions du SMPM ont été exécutées par hélicoptère. L’emplacement où se trouve l’accidenté influe également sur la durée de l’intervention, qui peut s’étendre de 1 h 30 à 6 heures.
Conscience et prudence
Cet été, pour que vacances ne rime pas avec urgences, des réflexes simples peuvent être adoptés. En amont, il est conseillé de solliciter les conseils de professionnels (moniteurs, offices du tourisme…) pour choisir une activité et un parcours adaptés à son niveau comme à celui de ses proches. La majorité des accidents surviennent par négligence du matériel. L’investissement le plus rentable que l’on puisse faire est dans sa santé, rappellent les sapeurs-pompiers. Ceux-ci recommandent de ne pas lésiner sur les chaussures utilisées (normes de certification), de prévoir quelques provisions (eau, barres énergisantes) et d’emporter une trousse de premiers secours. Enfin, si les conditions météorologiques se dégradent, il est sans doute préférable de reporter son programme, pour mieux le savourer plus tard !
4 000 euros
C’est le prix minimum d’un kit complet de sapeur-pompier en milieu périlleux et montagne.
Maud Lafaye
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