Demandez à n’importe quel Français ce qu’il retient de son année 2016 et vous pouvez être sûr que pour une large majorité d’entre eux, le sentiment dominant sera celui de la tristesse. Certains d’entre eux – et pas forcément les plus jeunes mais plutôt de ceux ayant déjà traversé quelques épreuves – parlent même de la pire année de leur existence. Bien sûr, l’homme est ainsi fait qu’il oublie parfois vite les malheurs qui le frappent, mais quand même : cette année qui s’achève semble bien partie pour marquer les esprits. Il n’y a bien que quelques gagnants du super loto, une poignée d’indéfectibles optimistes et de simples d’esprit pour pouvoir trouver de quoi se réjouir. Encore que, même dans cette dernière catégorie, nos stars du ballon rond, habituées à vivre comme des nababs, semblent aujourd’hui faire grise mine face à quelques nouveaux soucis avec le fisc.
Plus généralement, c’est avant tout sur le terrain géopolitique qu’il faut chercher les raisons de la dépression ambiante. Le monde continue de changer, entraînant pertes de repères, déplacement des valeurs et des priorités. Les problèmes migratoires notamment sont de plus en plus prégnants et croisent parfois les craintes d’un terrorisme qui se développe chaque jour, instituant un climat délétère entre les peuples et instaurant des politiques protectionnistes dans différents états. En ce sens, l’année qui se termine aura ainsi été particulièrement marquée par le Brexit ou l’élection de Donald Trump. En France, la désapprobation générale de la politique actuelle a conduit, pour la première fois de la Ve République, un président en exercice à ne pas être candidat à sa propre succession, et laisse ouverte la possibilité d’une véritable rupture lors des prochaines élections de mai 2017. Les derniers attentats de Berlin et, plus encore le massacre d’Alep, montrent les limites de la lutte contre le terrorisme islamiste et devraient encore renforcer la peur des pays occidentaux et le sentiment de défiance vis-à-vis des différents gouvernements en place.
Ces difficultés ne sont pas sans répercussions sur le monde économique. Les professionnels manquent de visibilité et de stabilité, n’osent plus ni investir ni recruter. Les budgets de développement et de communication, censés assurer l’avenir de l’entreprise, sont revus à la baisse. Les relations à l’export se tendent et les marchés financiers se recentrent…Un cercle vicieux s’est mis en place, qu’il est toujours plus difficile de défaire que de créer.
Effaçons donc cette mauvaise année et appliquons-nous à reconstruire. En France, le renouvellement présidentiel sera peut-être le signal d’un nouveau départ. Les peuples ont besoin de changement, et partout la solution naîtra de l’innovation, qu’elle soit politique, sociétale, technologique…. Changeons nos façons de gouverner, de travailler, de raisonner. Les derniers jours de 2016 ont vu l’inauguration de la première route photovoltaïque et le lancement du premier vaccin efficace contre Ebola. L’espoir et le rêve restent des moteurs puissants, mais il y a aujourd’hui beaucoup à faire pour nous remettre en ordre de marche.
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