Les bijoux de Savoie connaissent un regain d’intérêt de la part du public. Croix, coeurs, créoles et autres bagues sont encore fabriqués par quatre artisans, dont Yves Delavest à Bourg-Saint-Maurice.
Ils représentaient une assurance pour l’avenir autant qu’une vitrine de la richesse des familles. Les bijoux de Savoie, que les mariés offraient naguère à leur promise, comptaient autant de variantes que de vallées. Tombés en désuétude au milieu du siècle dernier, ils sont à nouveau très prisés pour leur valeur patrimoniale et leur beauté.
Les croix – en or la plupart du temps – étaient les pièces les plus répandues. Les femmes les portaient le dimanche et les jours de fête. En Tarentaise, la croix plate, simple ou fleurie, se portait avec un coeur au-dessus. La croix Jeannette, agrémentée d’une fleur de lys à son extrémité, arborait aussi une colombe du Saint-Esprit d’un côté et un soleil de l’autre. La croix bâton était composée de tubes d’or creux avec des boules en bout.
Dans le Beaufortain, les croix à pendeloques, gravées, étaient typiques.
A Chambéry, Albertville et Saint-Jean-de-Maurienne, c’est la croix grille, comportant le Christ d’un côté et la Vierge de l’autre qu’on recherchait.
Mais c’est certainement en Maurienne que la fantaisie et l’extravagance atteignaient des sommets. Si, dans la vallée des Arves, les croix grilles en argent, surmontées d’un coeur, restaient relativement sobres, les croix plates en argent de la vallée des Villards pouvaient atteindre la taille d’une main ! En Haute-Maurienne, croix à pointes de diamants, croix à l’as de Bessans, croix à chaînes ou croix à ailes de Valloire servaient aussi de « placements » sûrs.
Le coeur se portait quant à lui davantage en Tarentaise. Une vallée qui a également donné naissance aux fameuses créoles de Savoie.
Pour en savoir plus, lisez l’édition d’Eco Savoie Mont-Blanc du 30 novembre et visitez le musée de Séez qui abrite une collection unique de ces bijoux.
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