Emmanuel Michau s’appuie sur les compétences d’Asters, le conservatoire naturel des espaces naturels de Haute-Savoie, dont il a pris la présidence en novembre 2023, pour développer des missions d’accompagnement.
Après une longue carrière consacrée à la gestion des espaces naturels, Emmanuel Michau n’a rien perdu de ses convictions. « C’est en s’appuyant sur son expertise scientifique et technique qu’Asters peut accompagner les collectivités, développer ou fédérer des initiatives favorables à la biodiversité », souligne-t-il.
Cet ingénieur agronome qui avait dirigé le conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie entre 1998 et 2005 en a pris la présidence en novembre dernier. Il succède à Thierry Lejeune, resté en fonction durant quatorze ans : « Asters, qui a la confiance de l’État et de ses partenaires, fonctionne bien. L’intérêt de l’appui qu’elle peut apporter est de mieux en mieux compris. »
Fort de ce constat et de la nécessité de diversifier les sources de financement au-delà du mécénat (voir article page ci-contre), Emmanuel Michau souhaite développer l’accompagnement des entreprises sur le volet “environnement” de leur politique RSE.
Enjeux environnementaux
Dans un département qui connaît une forte urbanisation, la préservation ou le rétablissement des corridors écologiques figurent parmi les priorités du président du conservatoire. Idem pour les directives européennes et leur déclinaison nationale de renaturation visant à enrayer le déclin de la biodiversité.
« On ne pourra gagner cette bataille qu’avec l’implication des collectivités. Il ne faut pas avoir peur de parler préservation d’espèces et de milieux sensibles, mais montrer les bénéfices associés – par exemple la préservation de terrains d’aventures à proximité d’une station de ski – est souvent efficace », estime-t-il.
Asters coordonne le groupe de travail dédié au loup au sein de la fédération Réserves naturelles de France et plaide pour une observation scientifique des effets des tirs. « Nous avons formé nos agents, recruté des bergers d’appui et effectuons un vrai travail de médiation auprès des éleveurs dont la détresse est parfaitement compréhensible », rappelle Emmanuel Michau. En complément, l’association va expérimenter des « tirs d’effarouchement », afin de rabattre les loups sur la faune sauvage, en progression, plutôt que sur les troupeaux.
50 : c’est le nombre de salariés d’Asters, qui dispose d’un budget annuel de l’ordre de 3,5 M€. L’association gère 31 sites, dont 9 réserves naturelles, et développe l’unique centre d’élevage du gypaète barbu en France.
Une partie de carrière en Pays de Savoie
Franc-Comtois d’origine, Emmanuel Michau dispose d’une double formation d’ingénieur agronome et de paysagiste. Les divers postes qu’il a occupés l’ont conduit dans différentes régions (Paris, Bretagne, Les Écrins) et notamment en Pays de Savoie. En 2011, il a été directeur de l’Office national des forêts en Savoie, où il a notamment développé le débardage par câbles afin de faciliter l’exploitation en montagne en évitant la création de pistes. Il a terminé sa carrière, en 2015, à la direction du Parc national de la Vanoise, alors en pleine crise avec les communes en raison de la mise en place de la charte de territoire.
Sophie Boutrelle
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