Une banque aux reins solides

par | 05 mai 2021

Malgré une conjoncture difficile, la BPBFC tire son épingle du jeu et « gagne » trois milliards en un an.

Trois milliards de plus en un an seulement. Voilà ce que la Banque Populaire Bourgogne-Franche-Comté (BPBFC) a pu accumuler en un an.

« Nous avons eu une situation un peu contre-intuitive sur l’année passée. Au passif de la banque, nous avons les ressources confiées par les clients, par le biais de l’épargne centralisée et des dépôts clientèles. Elles comprennent aussi les refinancements, sans oublier les fonds propres et assimilés qui correspondent à la fortune de la banque », a expliqué Bruno Duchesne, dans une conférence de presse le 28 avril, à quelques jours de prendre sa retraite de directeur général.

« Au total, cela nous fait un bilan passif de 20,3 milliards d’euros. Mais la particularité vient surtout de l’augmentation de ces fonds de trois milliards en un an. En effet, notre banque a près de 100 ans. Et en un siècle, elle a accumulé plus de 20 milliards d’euros, dont trois sur la dernière année. »

Toutefois, cette augmentation s’explique selon l’ancien directeur. En effet, sur l’an passé, les ressources clientèles ont considérablement augmenté.

« Nous avons pratiquement deux milliards de ressources clientèles de plus, du fait des ménages, mais aussi des entreprises. Celles-ci ont versé les PGE sur leurs comptes courants mais n’ont pas forcément encore tout utilisé. Le parallèle contre-intuitif, c’est que, malgré cet argent disponible, notre clientèle a continué de s’endetter. »

Une structure solide

Par rapport à 2019, en 2020, le produit net bancaire ainsi que son revenu brut d’exploitation ont augmenté respectivement de 1,1 % et 3,7 %. Les frais de gestion ont baissé de 0,7 % quand le coefficient d’exploitation n’a baissé que d’un point. « Celui-ci n’a pas vocation à s’améliorer éternellement, il est déjà très bon. » Le coût du risque a en revanche augmenté de 82,8 %.

À la retraite après neuf ans à la BPBFC, Bruno Duchesne est remplacé au poste de directeur général depuis le premier mai par Jean-Paul Julia. Celui-ci, âgé de 49 ans, est titulaire d’une maîtrise de droit public et est diplômé de l’IRA et de l’ENA. Il a notamment occupé des postes à la direction du budget, à la direction du trésor, au comité interministériel de restructuration industrielle, au FMI, à la Banque Mondiale, ou encore au cabinet du ministre des Finances.


« Une chute drastique de la croissance mondiale »

Pour Bruno Duchesne, « la crise aura fait étonnamment un grand gagnant, face à de nombreux perdants. En effet, la Chine après une forte baisse de croissance, a vu sa courbe repartir de plus belle. À tel point qu’après une année, sa croissance est meilleure qu’avant la crise. Son PIB est 5 % plus élevé que l’année dernière à la même époque. C’est la seule zone au monde dans cette situation aujourd’hui. A contrario, le monde en général mettra environ un an à récupérer sa croissance d’avant crise. La croissance au niveau mondial est de 4 % annuels, avec un PIB de quatre-vingt mille milliards de dollars. Cela représente un peu plus que le PIB de la France à l’année. Autrement dit, cette crise au niveau du monde, c’est comme si la France avait été rayée de la carte. Les États-Unis mettront deux ans à revenir à leur niveau d’avant crise, quand l’Europe en mettra quatre ».


Joséphine Jossermoz

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