Nouvelle coordination territoriale, relations toujours plus approfondies avec les acteurs économiques locaux, création d’une fondation… L’Université Savoie Mont Blanc continue d’évoluer.
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La loi du 22 juillet 2013 est venue restructurer le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec des mesures qui tiennent notamment à de nouveaux modes de regroupements entre établissements. Ainsi, l’Université Savoie Mont Blanc (USMB) est-elle désormais associée à l’Université Grenoble Alpes au sein d’une Comue (Communauté d’universités et d’établissements), qui correspond «à une organisation dont les contours sont calqués sur ceux de l’académie de Grenoble», comme l’observe Denis Varaschin, président de l’établissement de Savoie Mont Blanc. Ces groupements doivent ainsi réunir les universités, établissements, écoles publiques ou éventuellement privées d’un même site académique afin qu’ils se coordonnent sur des stratégies communes, et notamment sur l’offre de formation.
L’université « nouvelle génération »
Denis Varaschin précise : «Au-delà des fusions d’universités dans le cadre des métropoles, il reste quelque chose à inventer pour les autres établissements, comme le nôtre». Il ajoute : «L’USMB doit conforter son statut d’université de plein exercice, aux côtés et en collaboration avec les établissements isérois, lyonnais et clermontois». Cela signifie aussi une nouvelle organisation en réseaux, dépassant le cadre du territoire régional – comme par exemple les projets actuellement menés par l’USMB avec les universités de Haute- Alsace et de Franche-Comté, ou celle de Pau et des Pays de l’Adour –, le développement des partenariats de proximité avec la Suisse et l’Italie, et tout un ensemble de collaborations internationales, notamment en Afrique et en Asie où «des projets très intéressants vont se concrétiser prochainement dans le cadre de la francophonie». Le président de l’USMB poursuit : «Le site académique en tant que frontière administrative et territoriale indépassable a aujourd’hui tendance à éclater… L’émergence d’un espace universitaire régional, alpin et transfrontalier nous offre de belles perspectives pour l’avenir».
Club des entreprises et fondation
Initié dès les années 80, le partenariat avec les acteurs économiques des Pays de Savoie fait par ailleurs partie de l’ADN de l’Université Savoie Mont Blanc. Aujourd’hui, ses étudiants peuvent compter sur un réseau riche de nombreuses collaborations, que ce soit avec le Club des entreprises de l’USMB, «créé il y a 26 ans, une initiative unique en France», ou encore des organismes tels FormaSup Pays de Savoie, l’Itii 2 Savoie ou Tétras qui proposent des formations en alternance. «De nombreuses collaborations avec le monde entrepreneurial sont parties de Haute-Savoie, mais la Savoie souhaite se positionner plus fortement», se félicite Denis Varaschin. Collaborations dans les domaines des énergies renouvelables et du bâtiment, de la montagne et de l’environnement, du tourisme et du bien-être, voire dans un avenir proche du numérique, la «symbiose avec le territoire apparaît plus que jamais comme une évidence». Quant à la fondation de l’Université Savoie Mont Blanc, lancée en début d’année, elle va encore plus loin que le Club des entreprises : «Notre fondation n’est pas traditionnelle, nous sommes dans l’idée de projets partagés innovants».
Le premier projet soutenu par la fondation de l’USMB est emblématique : une étude d’opportunités concernant l’ouverture au monde économique du mésocentre MUST, la plateforme de stockage et de calcul de données mise en place en 2007 par l’USMB et le CNRS. Des actions plus classiques en faveur des étudiants verront aussi le jour grâce à la fondation, comme la possibilité de participation financière pour des étudiants qui souhaiteraient intégrer des universités d’été à l’étranger. D’ici quelques années, l’USMB va fortement évoluer et, selon son président, des questions cruciales vont se poser : «Comment insérer au mieux l’USMB dans le modèle d’enseignement supérieur et de la recherche dont la France se dotera ? Quel modèle d’enseignement et de recherche développer ? Quel degré d’autonomie pour les universités ? Quel équilibre entre les sites de Chambéry et d’Annecy ? Quelles possibilités de collaboration avec la Suisse et l’Italie ?», avant de conclure, «nous allons probablement nous diriger vers des formes d’organisation matricielle, tant en interne qu’en externe, synonymes de plus grande souplesse».
Des collaborations hospitalo-universitaires
Une convention-cadre a été signée le 29 mars 2017 entre l’Université Savoie Mont Blanc et les centres hospitaliers d’Annecy et de Chambéry. En 2016, 130 contrats ont déjà été conclus avec des partenaires socio-économiques, alors pourquoi cette nouvelle collaboration avec le milieu hospitalier ? Nicolas Forestier, vice-président de l’université savoyarde en charge de la valorisation explique : «Il n’y a pas de Centre hospitalier universitaire en Pays de Savoie, or notre université étant pluridisciplinaire, nous sommes à même de développer des outils en lien avec la santé». Une réflexion a ainsi été menée entre l’université, l’hôpital Annecy-Genevois (Change) et l’hôpital Métropole Savoie, ce qui a abouti à ce partenariat pour 5 ans : «Son but est de faciliter les collaborations entre les laboratoires de recherche de l’USMB et les services hospitaliers de notre territoire», explique Nicolas Forestier. Il ajoute : «De ces relations devraient naître des outils innovants susceptibles de donner lieu à des dépôts de brevets et au-delà à la création de start-up».
Hausse de l’activité contractuelle
Les 19 laboratoires de l’USMB pourraient en théorie être concernés par ce partenariat inédit, mais Nicolas Forestier précise que huit d’entre eux auront plus naturellement des facilités à entrer dans cette collaboration. Ainsi le Symme (Systèmes et matériaux pour la mécatronique) développe déjà un projet avec le Change pour fabriquer des torses de bébé factices afin de former à la kinésithérapie respiratoire ; l’Irege (gestion et économie) s’apprête à travailler sur le développement de modèles économiques dans le domaine de la télémédecine et le Listic (informatique, systèmes et traitement de l’information et de la connaissance) pourrait, par exemple, envisager la mise au point de capteurs intégrés pour le maintien des personnes âgées à domicile… «Ces collaborations devraient nous permettre d’augmenter notre activité contractuelle, notamment avec des entreprises du domaine médical.» Des projets d’autant plus intéressants que les universités sont aussi évaluées sur ce type de potentialités.
Analyse en chiffres de l’éducation en Savoie Mont Blanc :
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Par Fabienne Bachelard
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