Il n’y a malheureusement pas que dans le domaine de l’immigration – où le ministre de l’intérieur rencontre l’opposition des autres ministères, obligeant notre président à des décisions ubuesques – que nos dirigeants politiques font preuve d’un certain manque de lisibilité dans leurs décisions. A force de gesticuler dans tous les sens, de remplacer une mesure par une autre et de retourner sa chemise en fonction des dernières contestations en vigueur, notre gouvernement apparaît de plus en plus comme un épouvantail, destiné à effrayer tous les Français. Ne sachant plus sur quel pied danser, ceux-ci refusent alors de prendre toute décision pouvant les engager dans l’avenir.
Cette absence de ligne politique claire, traçant une nouvelle voie pour le pays, avec des points d’ancrage suffisamment solides pour que chacun puisse s’en saisir, empêche aujourd’hui de nombreux acteurs économiques d’acquérir une visibilité dans l’avenir indispensable à la prise de décision. En effet, dans le domaine de l’économie et de l’entreprise, cette impression d’improvisation de l’État est particulièrement vraie.
Rappelez-vous. Il n’y a pas si longtemps, dans son obsession à créer des recettes supplémentaires, le ministère des finances inventait d’abord une nouvelle taxe sur l’Excédent Brut d’Exploitation, aussitôt abandonnée en raison de son impact négatif sur l’investissement des entreprises et la relance de l’économie, point auquel il n’avait vraisemblablement pas réfléchi au préalable… Tout cela pour finalement décider d’une surtaxe de l’impôt sur les sociétés à 38%, histoire d’abaisser encore un peu notre compétitivité internationale.
Cette semaine, c’est avec l’écotaxe que le gouvernement continue de se décrédibiliser. Alors que la mesure est annoncée depuis 2007 et opérationnelle dans des pays voisins tels que la Suisse, notre gouvernement vient d’annoncer un nouveau report du dispositif en raison de difficultés dénoncées par les transporteurs et leurs clients. Le message envoyé au peuple est une nouvelle fois celui d’une absence d’anticipation de la grogne, pourtant évidente face à ce nouveau coup de poignard porté à la compétitivité des entreprises nationales.
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