3,6 millions d’habitants en 2050 et moi, et moi et moi…

par | 21 décembre 2020

Rançon de son attractivité économique, la dynamique démographique de la zone lémanique ne se dément pas. Dans 30 ans, la population cumulée des départements de l’Ain et de la Haute-Savoie, en France, et des cantons de Vaud et de Genève, en Suisse, dépassera 3,6 millions d’habitants, contre 2,8 millions actuellement. Une croissance bien supérieure à la moyenne de leurs pays respectifs.

Quelle sera la population globale en Suisse à l’horizon 2050 ? Selon le scénario central de l’Office fédéral de la statistique (OFS) mis à jour en 2020, il faudra s’attendre à 10,4 millions d’habitants, soit une progression d’environ 21% en 30 ans. «La Suisse reste attractive en raison de sa bonne situation économique, de sa position centrale en Europe, de son niveau de vie élevé, de sa qualité de vie et d’une fiscalité avantageuse», écrit l’OFS.

Une croissance qui s’annonce plus forte encore dans l’arc lémanique. Genève sera même le canton le plus dynamique avec une population en hausse d’un peu plus de 30 %. Quant aux Vaudois, ils seront 29% de plus dans 30 ans et dépasseront même le cap symbolique du million d’habitants. Cet accroissement reposera presque intégralement sur les flux migratoires durant la période étudiée par l’OFS, et profitera avant tout aux grandes agglomérations, dont évidemment Genève.

La démographie galopante, alimentée par les actifs, va toutefois permettre aux cantons de Genève et de Vaud d’afficher le taux de retraités le plus faible de toute la Suisse, sans pour autant contrer l’inexorable vieillissement de la population qui caractérise cette période de notre histoire.

1 million d’habitants en Haute-Savoie

En France voisine, par un hasard heureux de la planification ou simplement peut-être par goût pour les chiffres ronds, l’année 2050 constitue aussi un repère de moyen terme pour les études prospectives sur la démographie, ce qui rend plus aisée la comparaison transfrontalière. L’INSEE anticipe des progressions à deux chiffres de la population de l’Ain et de la Haute-Savoie à cet horizon.

Comme Vaud, la Haute-Savoie devrait d’ailleurs dépasser le cap du million d’habitants en 2050, contre un peu moins de 850 000 actuellement, soit une hausse de plus de 26%. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le département ne comptait que 271 000 habitants! Dans l’Ain, le rythme devrait être à peine moins soutenu avec 841000 habitants projetés en 2050, contre 674000 environ actuellement. Ces territoires sont bien plus dynamiques que les moyennes nationales suisse et française, grâce à leur attractivité économique.

La Haute-Savoie est même le département français dont la démographie est la plus vigoureuse : 1,6% par an en moyenne sur la période 2006 / 2017. Et contrairement à la situation suisse, le solde migratoire est largement renforcé par le solde naturel. « L’essor démographique est lié à l’attractivité de la métropole de Genève, mais pas seulement. La plupart des grandes aires urbaines du département sont très dynamiques», souligne l’Institut statistique français. La crise du coronavirus – qui pousse les actifs à quitter les mégalopoles – ne devrait pas inverser cette tendance.

Un défi d’avenir

Accueillir 800000 habitants sur un tel territoire est une gageure en matière d’organisation et d’infrastructures, même sur trois décennies. C’est l’un des enjeux majeurs que les organisations transfrontalières vont devoir gérer. Et probablement même le plus important. A dynamique économique équivalente, la densité des échanges France / Suisse ne peut que s’accroître, elle qui est déjà très importante.

Il y a quatre ans, l’Observatoire statistique transfrontalier soulignait déjà que le taux de couverture de l’emploi se limitait à 58% dans la zone française située dans un rayon de 20 km de Genève. Cela signifie que sur 100 actifs dans cette zone, 58 seulement y travaillent. A l’inverse évidemment, Genève offre 190 emplois pour 100 actifs dans la zone et Lausanne 133 pour 100. Déjà, en 2016, 22 % des actifs haut-savoyards exerçaient leur métier en Suisse. Un pourcentage qui a mécaniquement augmenté depuis.


Anthony Bondain

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