Bien qu’en net recul en raison de la baisse de l’activité et du recours au télétravail, les accidents du travail représentent toujours un fléau que l’on peut combattre en redoublant la vigilance.
« Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, le nombre d’accidents du travail en France a diminué de 17,7 % par rapport à 2019, avec moins de 540 000 accidents. Cette diminution correspond en particulier aux deux périodes de confinement de l’année 2020 », explique l’Assurance maladie sur son site. En raison du recours au chômage partiel et au télétravail, les accidents du travail ont très fortement diminué, comme dans les services : -23,9 % pour les activités de travail temporaire ; -23,3 % pour le secteur tertiaire ; -19,4 % pour l’édition et la communication ; -18,9 % pour l’alimentation ; -18,4 % pour le commerce non alimentaire. Avec le rebond économique et la reprise de l’activité, ces chiffres pourraient suivre le chemin inverse en 2021.
Conscient de cela, le Medef de l’Ain a pris les devants en organisant pour ses adhérents un atelier sur le thème « Agir sur les comportements des salariés pour limiter le risque d’accident du travail ». Agnès Grandjean, intervenante en prévention des risques professionnels, a insisté sur « les comportements à risque susceptibles de nuire à soi ou à autrui » ; le risque perçu n’est pas forcément le risque réel. Entre autres, il y a l’imitation du comportement, « Personne ne le fait ! » ; la surconfiance, « Je ne risque rien, je connais mon métier ! » ; les contraintes, « Je n’ai pas le temps ! » et la non-conscience du danger, « La prise de risque fait partie du métier » !
« L’employeur organise et dispense une information des travailleurs sur les risques pour la santé et la sécurité et les mesures prises pour y remédier, insiste Agnès Grandjean… Il organise une formation pratique et appropriée à la sécurité au bénéfice des travailleurs qu’il embauche, qui changent de poste de travail ou de technique, des salariés temporaires ou qui reprennent leur activité après un arrêt de travail d’au moins 21 jours. » Et de rappeler la réglementation : « Lorsqu’il confie des tâches à un travailleur, l’employeur, compte tenu de la nature des activités de l’établissement, prend en considération les capacités de l’intéressé à mettre en œuvre les précautions nécessaires pour la santé et la sécurité. »
+14 %
Très sollicités pendant la crise sanitaire, certains métiers comme la vente à distance (14 %) ont vu leur sinistralité croître.
Source : l’assurance maladie.fr
Agir sur les comportements
Dans un accident du travail, on recense trois types de comportement. Le réflexe : le geste est commandé sans que le cerveau ne puisse exercer le moindre filtrage intelligent (exemple, le salarié met la main en contact avec la scie car il veut redresser ce qui le bloque). Sans volonté consciente : l’opérateur ne se rend pas compte du risque pris (exemple : passe sous une charge). Conscient : le geste est volontaire, l’acteur se rend compte du risque pris (exemple, installation d’une dérivation sur un équipement de travail). Lorsque c’est dû à un réflexe, il faut installer des protections. Lorsque c’est sans volonté consciente ou délibérée, il fait informer/former ; mettre en place des moyens de protection ; le cas échéant, sanctionner.
Éliséo Mucciante
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