L’Ain s’équipe en fablabs

par | 19 avril 2019

Avec l’inauguration d’Artilab sur la Côtière, le territoire compte trois fablabs (laboratoires de fabrication). Et l’ADEA pourrait en ouvrir un de plus sur Bourg, prochainement.

Artilab a été inauguré le 9 avril. Le laboratoire de fabrication de la Côtière, troisième né des fablabs du département après Pangloss Lab, à Ferney-Voltaire, et Lab01, à Ambérieu-en-Bugey, occupe deux ateliers de la pépinière d’entreprises Nov&Co, l’un dédié au travail du bois et du métal, animé par Adrien Desrues, l’autre dédié à l’impression 3D et aux machines à commande numérique (une fraiseuse et, prochainement, une découpe et gravure laser CO2), animé par Olivier Calma. Mais, plus que d’une création, il s’agit d’une évolution. « Artilab est une association loi 1901, créée en 2017. Jusqu’alors, elle organisait des sessions de découverte, une fois par mois, à la MJC. Nous voulions élargir notre champ d’action. C’est pourquoi nous nous sommes installés, en accord avec la Communauté de communes de la Côtière à Montluel (3CM), sur Nov&Co. Les ateliers sont ouverts depuis le 1er mars », explique le deuxième des fab managers. Le lab passe ainsi d’un public familial, auquel il s’adresse toujours, particulièrement soirs et week-ends, à un public professionnel. « Nous ciblons les entreprises qui voudraient faire du prototypage ou conduire des actions de team building, autour d’un scénario de projet défini avec le fab manager, comme la création d’un robot à partir des outils disponibles sur place. Ceci dans l’objectif de permettre à chacun de s’approprier les machines, vulgariser leur fonctionnement, tout en respectant les règles de sécurité essentielles », poursuit Olivier Calma.

Pour permettre l’ouverture d’Artilab en journée, son animation a été confiée à des entrepreneurs résidents, auxquels les ateliers sont réservés en matinée. Adrien Desrues est ébéniste d’art. Son collègue a créé un maker space, une sorte de lab itinérant. « Cela permet d’introduire une notion de confidentialité aux activités de prototypage ou de team building, puisqu’elles se déroulent chez l’entreprise cliente », explique ce dernier. Les deux hommes tiennent une permanence du lundi au vendredi, de 13h30 à 17 heures. Et en plus de ses fab managers, Artilab peut compter sur une trentaine d’adhérents et de bénévoles pour ouvrir en soirée, de 17 heures à 20 heures, et les week-ends. À noter que les particuliers doivent devenir adhérents pour pouvoir utiliser les outils du lab. L’association propose différents tarifs aux étudiants, aux demandeurs d’emploi, aux enfants et aux familles. Les entreprises, elles, voient leur tarif adapté à leur taille. Outre la 3CM, Artilab bénéficie du soutien de l’Ascot, l’association des commerçants et artisans de la Côtière, et d’Orange Fondation, dont les fonds ont financé la fraiseuse à commande numérique. Une machine dont peu de fablabs sont équipés.


Et à Bourg ?

Après Artilab, le département pourrait s’enrichir d’un quatrième fablab, au sein de l’ADEA. La structure existe déjà depuis octobre, mais elle est réservée, pour l’instant, aux élèves de la formation de conseiller médiateur numérique. Un diplôme de niveau bac +2 qui prépare, entre autres, les fab managers de demain. Équipé d’une découpe laser, d’une découpe vinyle, de deux imprimantes 3D, de PC à écran tactile, d’un tableau interactif tactile, d’outillages traditionnels et, bientôt, d’un casque de réalité virtuelle, c’est un véritable lieu pédagogique, un plateau technique. « Nous réfléchissons à la manière dont nous pourrions l’ouvrir au public et aux entreprises, comme nous l’avons fait pour notre espace public numérique », note Stéphane Leprince, responsable du service numérique de l’ADEA. Lieu de formation, l’espace numérique est en effet devenu un lieu où chacun — particuliers, demandeurs d’emploi, public des points infos emploi ou d’association comme Tremplin — peut venir se familiariser avec le digital, sans passer par une démarche de formation. « Finalement les fablabs ne sont que le prolongement de ces espaces numériques », conclut Stéphane Leprince.

Avec celui de l'ADEA, l'Ain compterait quatre fablabs

Le numérique pour tous

L’espace numérique de l’ADEA est un lieu ressource “numérique et handicap” équipé de différents outils pour favoriser l’accès des personnes handicapées au web. Il dispose par exemple de capteurs qui permettent d’activer une souris par les mouvements de tête, ou organise des ateliers pour de jeunes autistes.


Par Sébastien Jacquart

Une Eco de l'AinCet article provient du magazine ECO de l’Ain du 18 avril 2019. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI.

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