Prêts à débloquer des aides, décidés à « sauver les emplois », les élus locaux avaient fait des pieds et des mains pour rencontrer les dirigeants de Lejaby. Las, ils sont revenus bredouilles. Les dits-dirigeants leur ont clairement fait comprendre qu’ils n’avaient pas l’intention de revenir sur leur décision de supprimer 203 emplois à travers la fermeture de trois sites, Bourg-en-Bresse, Bellegarde-sur-Valserine et Le Teil, en Ardèche.
On savait Bellegarde sur la sellette depuis un moment. Mais Bourg n’est-il pas rentable ? Peu importe. Le plus sûr moyen de retrouver une rentabilité à trois ans et ainsi de satisfaire les actionnaires, c’est de financer un plan de licenciement plutôt que d’investir.
Ecœurant ? Les libéraux purs et durs vous expliqueront que ces emplois ne sont pas détruits mais déplacés — en l’occurrence en Tunisie —, que c’est le jeu de l’offre et de la demande. Et bien soit, souhaitons bonne chance à Lejaby dans sa nouvelle localisation. Personnellement, j’ai beaucoup ri, cette semaine, à l’écoute du récit que me faisait un ami, des déboires de sa boîte avec la Chine. Les objets publicitaires commandés pour une opération commerciale ont connu des retards à la production et à la livraison pour n’être finalement livrés que deux mois après le terme convenu. Et encore, il manquait des colis et des pièces dans les colis. « C’est bien fait pour eux, lui ai-je dit. Le prochain coup, ils commanderont ailleurs. » Je l’ai déjà écrit : La qualité a un prix. Et tout le monde, à commencer par le consommateur, a tendance à l’oublier.
Peut-être que Lejaby trouvera en Tunisie un savoir-faire équivalent à moindre coût. En attendant, l’entreprise devient un exemple de ce capitalisme à la courte-vue dont personne ne prétend plus vouloir, mais que personne ne se décide à moraliser non plus. Pas terrible comme image de marque !
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