Le bureau de BTP Ain a présenté le bilan conjoncturel de la branche sur l’année écoulée.
« À l’échelle nationale, beaucoup de territoires portent l’ensemble du BTP, notamment le Grand Paris, sans oublier les infrastructures autour des Jeux Olympiques. Ces projets d’envergure bénéficient aux travaux publics en général », a introduit Pierre Convert, président de BTP Ain, à l’occasion du point presse sur la conjoncture. Après huit années de crise et un sursaut en 2016, la reprise semble bel et bien là. L’acquis du 1er semestre 2017 et les perspectives du second laissent espérer une croissance de l’activité du bâtiment supérieure à 4 %, une progression satisfaisante. Au niveau régional, les premiers signes de reprise sont, dans un premier temps, principalement dus à la construction neuve de logements. Plus proches de nous, dans l’Ain, les mises en chantier de logements neufs progressent régulièrement pour s’établir à 9,1 % sur un an soit 3600 logements. Une tendance légèrement supérieure à la tendance régionale (+8,8 %). Didier Nabaffa, gérant de l’entreprise éponyme à Saint-Jean-de-Gonville et trésorier adjoint au sein du bureau, a évoqué le lancement du projet BHNS (Bus à haut niveau de service) dans le pays de Gex comme illustration de l’activité TP dans le département. Pierre Convert a pointé la fracture territoriale. « Il y a une rupture entre le Pays de Gex, la Côtière à proximité de Lyon et les territoires ruraux sinistrés. Dans l’Ain, on le sait, la ruralité est prédominante. Nous alertons les élus sur cette fracture territoriale et les mesures à prendre, qui peuvent être contre-productives pour les adhérents », a-t-il dit. Quoi qu’il en soit, les effectifs salariés se portent bien : une hausse de 1,1% est à noter sur le territoire, avec une forte proportion du nombre d’intérimaires. « Nous avons perdu près de 2 000 emplois depuis 2008 dans l’Ain. Entretemps, si l’intérim gagne du terrain, c’est aussi parce que nous éprouvons des difficultés à recruter sur le long terme. Il faut compter en moyenne cinq ans pour former un apprenti. La question est aussi de savoir si la reprise de 2017 est durable ou non », s’est interrogé Pierre Convert.
Un plan logement menacé ?
«Le prêt à taux zéro répond parfaitement à la demande des primo-accédants, il fait aussi office d’apport personnel et représente 40% des ventes. Sur Oyonnax, en 2017, nous avons réalisé 50% de prêt à taux zéro sur nos ventes. Sans cette solution, les trois quarts n’auraient jamais pu construire », a indiqué Virginie Di Ciocco, trésorière du bureau et présidente de AD Construction à Bellignat. On pourrait penser que le foncier est moins cher sur les secteurs dits “détendus”, mais les salaires étant plus faibles, le taux d’effort des ménages est équivalent. « Les 24h du bâtiment ont été l’aboutissement du travail de lobbying de la fédération. Nous avons bien identifié que le problème du PTZ pour notre territoire “détendu” et rural est une catastrophe. Nous avons écrit à nos députés pour les alerter », a précisé Pierre Convert . Conséquence, le 6 octobre dernier à l’occasion des 24h du bâtiment, Emmanuel Macron a annoncé un maintien du PTZ en zones B2 et C en 2018 à hauteur d’un financement de 20% de l’opération. Virginie Di Ciocco commente, soulagée : « On peut dire que les pots sont un peu moins cassés. »
Par Sarah N’tsia
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