À Bugey, une demi-douzaine d’exercices nucléaires par an

par | 24 janvier 2019

Tandis que la centrale et les services de l’État simulent les conséquences d’une fuite radioactive, ces 23 et 24 janvier, le point sur l’approche de la sûreté nucléaire à Bugey.

La centrale nucléaire du Bugey et les services de l’État se livrent, ce mercredi 23 et ce jeudi 24 janvier, à un exercice de simulation de niveau national (lire l’Éco de l’Ain du 24 janvier). Le scénario — une fuite radioactive imposant une évacuation des populations — vise à tester le PPI (Plan particulier d’intervention). Le dernier exercice de ce niveau remonte à 2014. Mais au sein de la centrale elle-même, on teste la pertinence du PUI (Plan d’urgence interne), une demi-douzaine de fois par an, dont une avec la préfecture, notamment pour simuler une intrusion sur site. « Ce plan peut être déclenché dans différentes situations. La dernière fois, c’était en juin 2017, à l’occasion d’un départ de feu, en toiture de l’un de nos bâtiments », souligne-t-on du côté d’EDF.

Envisager le pire

Faut-il se sentir rassuré ou au contraire s’inquiéter de ce genre d’exercice ? « C’est un moyen de se tenir prêt à toute éventualité, argue-t-on du côté de la centrale. Nous tâchons de tenir compte de tous les retours d’expérience, même des incidents les plus anodins. C’est l’avantage d’avoir un seul opérateur, EDF, à l’échelon national. Nous envisageons tous les scénarios, même les plus exceptionnels comme ceux de Fukushima. Cet accident a été provoqué par un manque d’eau et d’électricité pour alimenter les équipements de la centrale. C’est pourquoi des générateurs diesel d’ultime secours ont été installés sur notre site et c’est pourquoi une Force d’action rapide nucléaire (Farn) a été mise en place. » Celle-ci compte 300 personnes susceptibles d’intervenir dans toute la France. Et Bugey fait partie des quatre sites à compter une Farn sur place. Opérationnelle depuis fin 2015, elle dénombre 70 équipiers.

Quant au PUI, il implique 84 fonctions identifiées comme nécessaires à la gestion d’un incident. Avec un système d’astreinte 24 heures sur 24, sept jours sur sept, 365 jours par an, cela représente quelque 500 personnes, habilitées et entraînées. « Nous sommes de surcroît, l’un des employeurs qui consacre le plus de jours à la formation de ses salariés. Les personnels qui pilotent les réacteurs par exemple, ont plusieurs jours de formation par an, alors même qu’ils ont déjà un temps de formation initiale assez long. »

Centrale nucléaire du Bugey vue nord

Transparence

Aux inquiétudes, la centrale oppose sa transparence. « Nous réalisons annuellement 34 500 prélèvements et analyses, sur l’air, sur l’eau, sur le lait des exploitations agricoles voisines, etc., afin de nous prémunir de tout problème environnemental. En 2018, nous avons consacré 29 millions d’euros à la maintenance de nos équipements. Et les investissements post-Fukushima sont loin d’être négligeables. Nous fiabilisons nos conditions d’exploitation de manière récurrente. Et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) assure aussi une surveillance de nos installations, tant par des contrôles programmés que par des visites inopinées. La Commission locale d’information (CLI) se réunit régulièrement et organise une réunion publique par an pour évoquer tout ce qui fait la vie de la centrale. Et nous déclarons toutes les anomalies de fonctionnement. »

Cette transparence se retourne pourtant parfois contre EDF. Siéger au sein de la CLI n’a pas empêché le Conseil d’État et la Ville de Genève de déposer, fin 2018, une nouvelle plainte contre X avec constitution de partie civile, en considérant que la centrale « représente un risque majeur pour la sécurité et la santé de la population ainsi que pour l’environnement ». Leur argumentaire s’appuie notamment sur la publication de « plus de 90 avis d’incidents d’EDF depuis 2000 ».


Par Sébastien Jacquart

Une Eco de l'Ain

Cet article est un complèment du papier paru dans ECO de l’Ain du 24 janvier 2019, sur l’exercice national de sûreté nucléaire en cours sur la centrale de Bugey ces 23 et 24 janvier. Il vous est exceptionnellement proposé à titre GRATUIT. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI

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