En complément de son article du 21 juin sur le burn-out, l’Éco de l’Ain détaille davantage sa définition et les mesures de prévention.
Cet article est un additif de l’article paru dans l’Éco de l’Ain du 21 juin. Il vous est exceptionnellement proposé à titre gratuit. Pour avoir accès à l’intégralité des articles de l’Éco de l’Ain, ainsi que ses suppléments et hors-série, c’est ici.
Invitée par la CPME de l’Ain, mardi 12 juin, à traiter de comment « définir, appréhender et prévenir le burn-out », Béatrice Gagné, dirigeante du cabinet Essor Consultants, a resitué ce trouble dans le contexte plus général des risques psychosociaux. Ces risques recouvrent selon la définition de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé de Bilbao, les violences internes et externes, les traumatismes psychologiques, le harcèlement, la souffrance au travail, les conduites addictives, le bore-out (i.e. l’ennui au travail) et le burn-out. « La violence peut être institutionnelle dans l’entreprise, précise Béatrice Gagné, citant les humiliations en exemple. Elle peut aussi émaner des clients. Dans les centres d’appels, les salariés vivent un véritable enfer. Parmi les traumatismes, on a notamment la confrontation à la mort, comme lors des attaques à main armée dans les banques. En ces périodes d’attentats, n’hésitez pas, si vous êtes confrontés à des situations de ce type, à profiter des aides psychologiques mises en place. Parce que cela revient, parfois des années plus tard. »
Quant au burn-out, il correspond à un épuisement physique, émotionnel et mental. Et il résulte d’un investissement prolongé dans des situations exigeantes sur le plan émotionnel. « Sa première dimension est une exposition prolongée au stress. Parmi les signaux d’alerte figure le fait de ne pas revenir reposé des vacances. La deuxième dimension relève de l’expression d’un cynisme par rapport au travail, la troisième d’une diminution de l’accomplissement personnel. Oublis, erreurs… On n’y arrive plus. »
Dialogue
Pour Béatrice Gagné, la meilleure prévention du burn-out réside dans le dialogue. « Généralement, vous connaissez bien vos salariés. Si vous repérez des changements de comportement, on peut en discuter pour essayer de réguler les choses, de désamorcer des situations. L’une des premières mesures prises par les médecins en cas de burn-out consiste de toute façon en un réaménagement du travail. » Et la consultante d’énumérer les acteurs de la prévention : médecine du travail, Carsat, assistantes sociales, médecin traitant, psychologue-thérapeute. Les autres salariés ont évidemment leur rôle à jouer dans la détection d’éventuels signes.
Les facteurs de risque
Par définition, tous les facteurs de risque du burn-out sont liés aux organisations :
- Intensité et temps de travail
- Exigences émotionnelles (notamment pour les métiers en lien avec le public)
- Rapports sociaux et reconnaissance (« Le soutien social au travail est un facteur de protection, affirme Béatrice Gagné. On vient aussi au travail pour les collègues, pour l’ambiance.»)
- Conflits de valeurs (demandes qui s’opposent à la conscience professionnelle)
- Insécurité de la situation économique.
Par Sébastien Jacquart
en ce qui concerne le burn-out, certaines méthodes de management utilisées aujourd’hui provoquent vraiment des risques psychosociaux en augmentation : mesures de prévention du stress au travail indispensables ! : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=266