Château Brachet a retrouvé son lustre

par | 05 mai 2021

À Grésy-sur-Aix, cette maison de maître longtemps délaissée se métamorphose en hôtel 4 étoiles, après des années de travaux.

En 2008, lorsque Jean-Michel Belin découvre le château Brachet sur les hauteurs de Grésy-sur-Aix, il a un vrai coup de cœur pour cette demeure historique, propriété à la fin du XIXe siècle du docteur Léon Brachet, surnommé le “médecin des rois“.

10 millions d’investissement

Une fois propriétaire, il entreprend dès 2011 d’importants travaux. Le coût de l’opération est à la hauteur : dix millions d’euros, dont environ un million au titre du rachat de la bâtisse et de ses dépendances, auxquels s’ajoute le coût du foncier puisque le terrain d’origine de 6 500 mètres carrés s’étend aujourd’hui sur six hectares. Au final, seuls la charpente et les murs porteurs du château et des écuries seront conservés . « La démolition et le gros oeuvre ont duré deux ans, et depuis 2014, nous rénovons pour une ouverture le 19 mai », se réjouit Jean-Michel Belin, spécialiste de l’immobilier, qui reconnaît volontiers « vouloir prendre son temps pour redonner ses lettres de noblesse à cette maison de maître dans le respect de l’histoire ».

Pour ce faire, il a confié les plans du nouvel hôtel à l’agence d’architecture annécienne Arch2o et la maîtrise d’œuvre à SGTI, qui a sollicité des entreprises et artisans locaux. L’établissement abrite désormais quinze chambres et suites, neuf dans le château et six dans le pavillon (anciennement les écuries). Le PLU n’autorisant pas l’augmentation des volumes existants, Jean-Michel Belin a créé des annexes : restaurant avec véranda, solarium dans l’ancienne serre, fumoir, piscine et pool house ainsi qu’un executive golf, des terrains de volley, tennis, padel, boulodrome et jeu de croquet destinés à la clientèle. « Une dérogation nous a été accordée pour construire une tour de verre qui abrite l’escalier de secours, pendant de la première érigée au XIXe siècle », précise-t-il.

Cet hôtel de charme propose un voyage à la Belle Epoque sans déroger au confort moderne. Les 15 chambres et suites évoquent chacune une personnalité emblématique, un lieu ou un thème du 19e siècle – Crédit Château Brachet

Un établissement durable

Très engagé dans le développement durable, le propriétaire a voulu faire de cet établissement un exemple en la matière. Le chauffage par géothermie est assuré par neuf puits de 130 mètres de profondeur, et 70 % de l’eau chaude sanitaire par 60 m2 de panneaux solaires, complétés par une chaudière à gaz à condensation. Le surplus de chaleur maintient la température de la piscine,  « ainsi rien ne se perd », dit-il. Par ailleurs, les huit fontaines et bassins de la propriété sont alimentés par une source historique, utilisée aussi pour les chasses d’eau. Enfin, un potager de 1 800 m2, un compost et des systèmes de récupération des eaux de pluie voient le jour dans les jardins. « Un havre de paix pour se mettre au vert », résume Jean-Michel Belin, qui prévoit également de construire dix lodges à haute performance énergétique et un bâtiment dédié à l’événementiel d’ici cinq ans.

Un peu d’histoire

Cette bâtisse, datant de 1518, a été la propriété de plusieurs familles au fil des décennies, dont les Bailly, des notaires, et le comte de Grésy. Vendue comme bien national pendant la Révolution, elle atteint son âge d’or au 19e siècle. C’est en 1830 que Pierre-François Brachet, un industriel lyonnais fortuné, en fera l’acquisition et la lèguera ensuite à ses fils Gaspard et Léon. Ce dernier est médecin à l’établissement thermal d’Aix-les-Bains, ville dont il est le maire-adjoint. La maison restera dans la famille jusqu’à son rachat en 2010.

Les vignes du château ont été replantées par un vigneron de Brison Saint-Innocent et permettront de produire environ 600 bouteilles par an. Une petite production de vins blancs et rouges. DR

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par Patricia Rey

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