Privée de directeur depuis l’automne dernier, la CPAM retrouve enfin quelqu’un en la personne d’Anne Laurens.
Anne Laurens, cinquante-huit ans, est originaire de Saône-et-Loire et a fait ses études à Lyon. Elle ne connait donc pas le département seulement de nom. « J’ai fait des études dans le droit social, je suis rentrée assez naturellement dans l’univers de la sécurité sociale. Par le biais d’un concours, j’ai accédé à l’EN3S, l’École nationale supérieur de la Sécurité Sociale. » explique-t-elle.
Intégrant la CAF de Nancy, elle y est restée 10 ans, pour ensuite intégrer celle de Reims. Elle est arrivée dans l’assurance maladie en 1996, en même temps que la carte vitale, un challenge conséquent à l’époque. Devenue directrice de la Caisse Primaire de l’Aveyron, elle demeure 20 ans à Rodez. Une directrice expérimentée et habituée aux évolutions en somme. Et depuis le premier janvier de cette année, elle a rejoint celle de l’Ain.
Une mutation en profondeur
Des changements, il va y en avoir. Le premier qui s’annonce est l’intégration du Régime Social des Indépendants (RSI). Dès 2019, tous les nouveaux adhérents du RSI seront intégrés à la CPAM. À compter de 2020, les personnes faisant déjà parti du RSI rejoindront à la place la CPAM.
Cela annonce une grande simplification de la vie des indépendants, leur permettant d’avoir à faire avec un interlocuteur unique. Pour faire face à cette charge de travail supplémentaire, la CPAM ne se contentera pas d’absorber les indépendants, elle devrait aussi accueillir les employés en charge du service du RSI. La CPAM intégrera également les étudiants dès la rentrée étudiante 2018.
« La DSN est un outil unique, qui ne se limite pas à la substitution de la DUE. »
Le deuxième changement concerne le remplacement de la déclaration unique d’embauche (DUE) par la déclaration sociale nominative (DSN). « La DSN est un outil unique, qui ne se limite pas à la substitution de la DUE. La DSN remplace énormément de choses. Cela permettra de faire remonter les données sociales pour l’ouverture des droits, mais également les revenus. Les attestations d’employeurs seront également envoyées aux caisses par ce biais. Des blocs seront progressivement ajoutés, comme le prélèvement à la source qui devrait être relié à la DSN », développe Anne Laurens.
Des projets plus classiques
Avec 492 000 assurés dans l’Ain, certaines visées sont plus traditionnelles que les grandes modifications apportées par l’État, mais pas moins importantes. La prévention pour éviter la venue de nouvelles pathologies est particulièrement mise en avant. Notamment par le biais du sport, tant en préventif qu’en curatif. Une inquiétude conséquente se ressent également sur les problématiques d’accès aux soins. « Une problématique qui présente plusieurs aspects. Certaines personnes vont notamment renoncer à se soigner à cause du coût des soins, dont entre autres, les soins dentaires. Mais aussi car dans un territoire aussi diversifié que l’Ain, l’accès aux soins peut s’avérer compliqué, tant par le problème de transport que celui de la présence de médecins », explique Anne Laurens. « Il est nécessaire de se pencher sur ce sujet de sorte que plus aucun assuré ne puisse avoir des difficultés d’accès au soin, pour quelque raison que ce soit », poursuit-elle. Le dossier médical partagé (DMP) fera partie des mesures à faire évoluer, ou plutôt à accentuer. Il permettra d’éviter la redondance des examens, d’une meilleure communication entre les différents intervenants et ainsi à terme, une meilleure prise en charge des assurés.
Des femmes à la tête de l’Ain
Christine Boulin, présidente du conseil de la CPAM, voit la fin de son mandat, au 31 mars, approcher. Néanmoins, pendant la courte période de son binôme avec Anne Laurens, l’Ain aura vu pour la première fois sa CPAM dirigée par deux femmes. En espérant que ce ne soit pas la dernière.
Par Joséphine Jossermoz
Photo : Anne Laurens, nouvelle directrice de la CPAM, et Christine Boulin-Bardet, présidente du conseil de la CPAM.
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