En 2012, la France échappera encore à la récession, bien que de justesse (0,2% de croissance attendue). Même si cette situation s’avère privilégiée comparativement à celle de nombre de nos voisins européens plongés dans les affres de la décroissance, elle n’est cependant pas la plus confortable pour parvenir à juguler le déficit de la France, et oblige donc à une certaine rigueur budgétaire.
Les principaux choix de fiscalité faits par notre gouvernement pour se rapprocher de l’équilibre ont d’ailleurs été dévoilés la semaine dernière, laissant apparaitre un recours massif à la taxation pour revenir sur la voie de l’équilibre budgétaire, avec un effort réparti entre ménages et entreprises. Mais dans cet exercice, une des subtilités consiste alors à dégager des recettes supplémentaires sans mettre en péril notre tissu industriel et économique.
Et c’est là que le bât blesse. Car la rigueur va inéluctablement à l’encontre de la croissance et les efforts supplémentaires demandés aux ménages rogneront encore leur pouvoir d’achat et leur épargne. Pis encore, certaines mesures destinées aux entreprises risquent de mettre à mal l’attractivité industrielle de la France, et même la volonté d’entreprendre, à une époque où les patrons, particulièrement dans les TPE et les PME, ont déjà le moral au plus bas et ont, plus que jamais, besoin de signes d’encouragement et de décisions symboliques.
La goutte d’eau est venue de l’annonce d’une augmentation de la taxation des plus-values du capital, notamment en cas de revente de son entreprise. Elle a immédiatement donné lieu à la création d’un collectif de patrons en colère, inquiets des répercussions de cette loi sur les investissements au sein des PME et sur la juste rémunération du risque. Se lancer dans la dangereuse aventure nécessite souvent d’entrevoir le potentiel d’une récompense. Enlevez le trésor du fond des mers et il n’y aura plus grand monde pour plonger face aux requins.
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