En Savoie comme en Haute-Savoie, les villes continuent de séduire toujours plus d’habitants. Le pourtour genevois garde son pouvoir d’attraction.
La Haute-Savoie se classe désormais premier département de France en termes d’attractivité avec un taux de croissance annuel de la population qui atteint 1,4 %, loin devant la progression nationale de seulement 0,5 %, voire même régionale de 0,8 %. Au 1er janvier 2016, on dénombre ainsi 769 677 Haut-Savoyards De son côté, la Savoie enregistre une hausse de 0,7 %, supérieure à la moyenne nationale et un peu moins élevée qu’au niveau régional. Le nombre de Savoyards atteint 423 715 habitants au 1er janvier 2016. Une différence démographique que l’Insee explique pour l’essentiel par l’attractivité du pourtour genevois, côté haut-savoyard. On enregistre, en effet un taux de progression de 2,4 % par an à Annemasse et Ville-la-Grand et de 2 % à Saint- Julien-en-Genevois. L’influence de la métropole genevoise joue à plein, même si elle n’est pas la seule explication.
Population : définition
Population municipale (ou sans double compte) : personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune.
Population comptée à part : personnes dont la résidence habituelle se trouve dans une autre commune mais gardant un lien de résidence avec la commune d’origine (par exemple les étudiants).
Population totale (ou légale) : somme de la population municipale et de la population comptée à part.
Dynamisme autour des centres urbains
Globalement, l’attractivité urbaine se maintient avec une progression de 0,8% à Annecy et de 1,4% pour l’agglomération annécienne, de 1,1 % à Thonon-les-Bains et de 1,3 % à Bonneville. Seule Cluses, cœur de la vallée de l’Arve, est une exception dans le paysage avec un recul de 0,4 % de la population. En Savoie, en revanche, la croissance démographique est jugée correcte et assez variable d’une ville à l’autre. Aix-les-Bains connaît une hausse de 1,8 % de sa population quand Chambéry s’inscrit plutôt dans la moyenne nationale, avec une progression de 0,6 %. Comme en Haute-Savoie, les espaces de montagne perdent plutôt des habitants notamment Saint-Jean-de-Maurienne avec – 1,3 % et Bourg-Saint-Maurice – 1,5 %. Une ville comme Ugine reste plutôt stable en population.
Il est vrai aussi que les départements savoyards inscrivent le dynamisme de leur population dans le cadre d’une vaste région Auvergne Rhône-Alpes regroupant elle-même des territoires bien différenciés entre l’Ouest qui perd des habitants, le Centre et l’Est qui en gagnent. «Au sein d’Auvergne Rhône-Alpes, des dynamiques démographiques très différentes sont à l’œuvre depuis plusieurs décennies. La population rhônalpine augmente constamment depuis 1946 au rythme moyen de 1 % par an. L’Auvergne, quant à elle, connaît des évolutions plus contrastées sur cette même période : le regain démographique des Trente Glorieuses est suivi de deux décennies de décroissance, puis d’une hausse uniquement due à l’arrivée de nouvelles populations, depuis le début des années 2000», relève ainsi l’Insee dans une récente étude. Et la balance penche largement du côté de Rhône-Alpes dont la population a augmenté de 83 % entre 1946 et 2012, contre seulement 7 %, côté auvergnat.
D’une façon générale, le dynamisme démographique rhônalpin profite, pour l’essentiel, aux espaces urbanisés, notamment ceux qui s’étendent le long du Rhône et de la Saône et du sillon alpin. Ainsi la composante française de l’aire urbaine de Genève- Annemasse a vu sa population augmenter annuellement de près de 7 100 personnes entre 2007 et 2012, soit + 2,6 %, le taux le plus élevé des grandes aires urbaines françaises. À l’inverse, les territoires ruraux isolés restent à l’écart de la croissance (- 0,1 % par an entre 2007 et 2012). Dans les massifs alpins, la population en 2012 est stable par rapport à celle de 1982. L’Insee souligne toutefois que dans les communes de Savoie et Haute- Savoie, la population décroît sur la période récente, baisse compensée par une hausse dans les vallées et leurs centres urbains.
Si les tendances démographiques récentes perdurent, la population de la Savoie pourrait dépasser 500 000 habitants en 2040, portée par le dynamisme de l’aire de Chambéry, relèvent encore l’Insee et son partenaire, MDP, dans une récente étude prospective. Mais les régions de montagne connaîtraient une croissance démographique moins rapide. Sur les 63 000 nouveaux ménages prévus en 30 ans, les trois quarts seraient des personnes seules. Toutefois, le département, plus âgé que la moyenne régionale, devrait aussi vieillir plus vite. La diminution de la taille des ménages serait moins rapide dans l’agglomération de Chambéry, territoire jeune au vieillissement moins prononcé. À l’augmentation du nombre de ménages devraient s’ajouter des besoins liés au renouvellement du parc des logements. L’enjeu sera de loger des personnes seules, souvent âgées, qui devraient constituer plus des trois quarts des ménages savoyards supplémentaires, soulignent encore les auteurs de l’étude.
Par Françoise Lafuma
Pour aller plus loin
Population en Savoie, par communes
En vigueur au 1er janvier 2016 (date de référence statistique Insee au 1er janvier 2013).
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Population en Haute-Savoie, par communes
En vigueur au 1er janvier 2016 (date de référence statistique Insee au 1er janvier 2013).
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