Action Logement vient de rendre publics les résultats de son étude sur le logement des saisonniers en Haute-Savoie. Les communes ont désormais l’obligation de s’occuper du problème. Gros plan sur les initiatives de Chamonix et Morzine.
La loi montagne II impose aux communes touristiques de prendre le logement de leurs saisonniers en main. Ce qui signifie, dans un premier temps, de mieux connaître les besoins, puis de mettre en oeuvre les solutions les plus adaptées. Cela ne passe pas forcément par la seule construction, qui prend du temps. Et, au regard des besoins haut-savoyards pointés par l’étude d’Action Logement dont les résultats viennent d’être rendus publics, le temps presse, justement.
Sur les 26 communes observées, dont 22 stations de sports d’hiver et quatre villes littorales, il manque 700 places d’hébergement de façon urgente et 3 200 au total. Sur ces 700, 600 concernent les stations de ski. Et dans le seul Pays du Mont-Blanc, 1 100 besoins de logements ont été identifiés – dont 260 urgents – malgré les nombreuses initiatives déjà prises par la Ville de Chamonix et la communauté de communes.
L’exemple de Chamonix
Dès 1988, un premier immeuble était construit sur une parcelle achetée par la Ville pour le logement des familles et des saisonniers. 60 appartements qui se sont vite avérés insuffisants. Pierre Slemett, vice-président de la commission logement du conseil municipal, raconte : « On a alors monté un partenariat public privé sous forme de société d’économie mixte pour acheter 57 studios et chambres existants« . L’objectif est alors clairement de loger les saisonniers. Leurs employeurs sont donc parties prenantes de la Sem. Vingt autres logements, des T1 et T2, sont rachetés plus tard pour les travailleurs saisonniers, mais en 2011, la collectivité se rend compte qu’il manque des appartements pour les couples. Elle construit donc un petit collectif à leur attention.
En 2014, face aux besoins croissants, une agence immobilière solidaire est créée. Objectif : trouver des propriétaires de lits froids prêts à louer leur bien à des employeurs de saisonniers. Employeurs qui, au final, sous-louent les logements à leurs salariés. La gestion locative étant assurée par l’agence. Dès décembre 2015, 11 logements sont mis en location pour des loyers compris entre 450 et 600 euros. Treize saisonniers en bénéficient par l’intermédiaire de six employeurs. L’année suivante, 33 logements rejoignent le système, 49 la troisième année. « Aujourd’hui, on offre 51 logements de cette manière, précise Pierre Slemett, avec 22 employeurs partenaires. Et on va créer un deuxième poste à mi-temps cet hiver pour arriver à 80 logements. » Les tarifs de location sont négociés si besoin. « 99 % des propriétaires sont satisfaits« , estime le conseiller municipal.
Parallèlement, une trentaine de places pour les camions et camping-cars des saisonniers ont été créées aux Moliasses et une vingtaine aux Houches.
A Morzine-Avoriaz
A Morzine-Avoriaz, la commune a elle aussi expérimenté un nouveau montage pour pouvoir offrir à ses saisonniers un logement décent et abordable. Sur une parcelle communale située à Avoriaz, elle a bâti un petit collectif de 39 logements et 46 places qui est géré par le centre communal d’action social (CCAS) de Morzine. Mis en service en décembre 2013, il est, depuis, ouvert aux saisonniers en été et en hiver et peut être loué hors saison. Une convention lie le CCAS et les socioprofessionnels qui sont les locataires, à l’année, des appartements (4 200 euros par an pour un T1), et qui les sous-louent ou les mettent gratuitement à disposition de leur personnel.
Pour en savoir plus sur les résultats de l’étude d’Action Logement et connaître les besoins par massif, rendez-vous dans les pages d’Eco Savoie Mont-Blanc du 26 octobre 2018.
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