Une nouvelle offre de transport à la demande s’ouvre pour la desserte du Parc industriel de la Plaine de l’Ain.
« Avec 188 entreprises et 8 265 salariés, après une progression de 4 000 emplois en 10 ans, le Parc industriel de la Plaine de l’Ain (Pipa) pose certes des problèmes de riche, mais des problèmes quand même », lance avec humour le conseiller régional, président de la Communauté de communes de la Plaine de l’Ain (CCPA) et du Syndicat mixte du Pipa, Jean-Louis Guyader, en référence à l’engorgement des accès routiers alentours, notamment depuis l’autoroute à partir du diffuseur de Pérouges.
Si l’élu est d’humeur à plaisanter, c’est qu’une nouvelle réponse vient d’être apportée à cette problématique, avec la création de deux lignes de transport à la demande gérées par la Région et confiées à son bras armé départemental, la Régie des transports de l’Ain (RDTA). L’une part d’Ambérieu-en-Bugey via la gare puis Lagnieu, l’autre de Meximieux, avec également un arrêt en gare. « Il est nécessaire d’avoir au Pipa, des solutions de transport alternatives à la voiture, avec une difficulté : le parc n’est pas un espace linéaire, mais un espace aux multiples ramifications qu’il n’est pas simple de desservir », note encore Jean-Louis Guyader. « Aujourd’hui, nos rêves les plus fous se réalisent. Nous espérions une ouverture de ligne, nous en avons obtenu deux. La première est stratégique. Elle passe par la plus grande gare TER d’Auvergne-Rhône-Alpes, à Ambérieu. La deuxième, c’est la cerise sur le gâteau. Elle dessert le territoire de la CCPA qui se développe le mieux actuellement. L’une et l’autre nous ouvrent des perspectives. Une entreprise que l’on serait heureux d’accueillir sur le parc nous a, par exemple, récemment posé la question du transport. » Et Alexandre Nanchi, conseiller régional et président de RDTA, d’énumérer les enjeux liés à ces créations de ligne : le développement durable à travers le déploiement d’alternatives au transport individuel ; l’accès au parc des personnes qui n’ont pas de véhicule comme les jeunes en formation dans les entreprises ; la continuité depuis la métropole de Lyon, Bourg-en-Bresse et le réseau ferré ; les difficultés de recrutement ; l’aménagement des territoires, « notamment ruraux qui doivent être desservis aussi ».
« Une attention particulière a été portée aux ruptures de charge, relève par ailleurs le président de RDTA. Si vous habitez les hauteurs d’Ambérieu, vous descendez au Tiret où vous trouvez du stationnement et vous prenez le transport à la demande, qui vous dépose à votre entreprise. Vous n’avez qu’une rupture de charge, ça fonctionne. Si vous devez compter trois ou quatre changements, ça ne marche plus. » Mais pour Jean-Louis Guyader, toutes les conditions de réussite sont réunies autour de cette nouvelle offre, dont le coût est estimé par la Région entre 280 000 et 350 000 euros par an, selon le nombre de courses réalisées.
Une forte amplitude
Pour répondre aux besoins des entreprises et des salariés du Pipa, notamment ceux qui travaillent en trois huit, les deux lignes de transport à la demande fonctionnent du lundi au samedi de 4 heures du matin à 21 heures, avec 14 allers-retours par jour. Il faut cependant réserver pour déclencher le service. Le ticket est à 2 €, le carnet de 10 tickets à 15 €, l’abonnement mensuel à 40 €, l’abonnement annuel à 400 €, 300 € pour les moins de 26 ans. Il faut compter 33 à 45 minutes pour parcourir les 15 arrêts de la ligne au départ d’Ambérieu (24 à 35 minutes depuis la gare). L’avantage du transport à la demande est que tous les arrêts ne sont pas systématiquement desservis et que le trajet peut être optimisé en fonction des points à couvrir. La deuxième ligne, elle, n’en compte que neuf. À noter que si les points de départs sont fixes, l’arrivée, elle, se fait au plus près des entreprises des voyageurs.
Sébastien Jacquart
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