Auxiliaire de vie au sein de l’Adapa, Dominique Druguet a été suivie le temps d’une matinée, par le député Xavier Breton, dans le cadre d’une opération “Vis ma vie”.
Auxiliaire de vie, Dominique Druguet a été suivie par le député LR de la première circonscription de l’Ain, Xavier Breton, le 12 juillet, dans le cadre d’un “Vis ma vie”. L’initiative en revient à son employeur, l’Adapa (Association départementale d’aide aux personnes de l’Ain), lui-même inspiré par l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA). Elle s’inscrit dans le cadre de la future loi sur la dépendance, consécutive au grand débat sur le grand âge et l’autonomie, conduit à l’automne dernier. « Auxiliaire de vie, c’est un métier de l’invisible. Il est difficile à décrire. On est dans l’accompagnement d’une vie, pas nécessairement dans la dépendance, mais devenue plus compliquée avec l’âge. Cela demande une adaptation permanente. On ne fait pas le ménage chez M. X, comme chez Mme Y », justifie Martine Verne, directrice générale de l’Adapa.
Dominique Druguet exerce ce fameux métier depuis 15 ans. Elle a d’abord travaillé 8 ans dans une Marpa (Maison d’accueil rural pour personnes âgées), avant d’intégrer l’association. « J’étais secrétaire, mais cela ne me convenait pas, retrace-t-elle. Avec la naissance de mes enfants, je suis devenue assistante maternelle. Puis, quand ils ont grandi, j’ai eu envie de travailler à l’extérieur. Et comme j’aime aider les gens, j’ai choisi de devenir auxiliaire de vie. » Une validation des acquis par l’expérience (VAE) lui a d’ailleurs permis d’obtenir le diplôme, deux à trois ans après son entrée à l’Adapa.
Créer la relation
L’auxiliaire suit une dizaine de personnes de manière régulière. Un nombre qui peut s’élever jusqu’à 12 ou 14, selon les nécessités de service, les remplacements, etc. « Un nouvel accompagnement démarre toujours, ou presque, par l’entretien du domicile et du linge. Il évolue ensuite en fonction des besoins, vers d’autres aides à la personne, explique-t-elle. Dans tous les cas, l’essentiel du travail consiste à créer une relation, un échange, un contact. On se doit également d’observer ce qu’il se passe au domicile de la personne, notamment pour repérer les rituels du quotidien qu’il convient de respecter. C’est très important. Cela nous permet de surcroît de repérer de possibles points de fragilités, d’éventuellement alerter et, dans tous les cas, d’apporter l’aide là où elle est nécessaire. »
Se protéger
Le métier exige d’apprendre à se protéger, physiquement, par les gestes et postures, mais émotionnellement aussi. « Il nous faut réussir à être proches tout en restant éloignés. Il faut rester professionnel. Le vieillissement conduit à la mort et, très souvent, quand on cesse de suivre une personne, c’est parce qu’elle est disparue, souligne Dominique Druguet qui se décrit comme une véritable éponge. Mais, l’expérience et la formation servent à ça, à trouver la bonne distance. Je postule régulièrement aux cursus qui portent sur ces questions. »
Xavier Breton a suivi les visites du matin, deux types d’accompagnements différents, celui d’une personne seule en situation de fragilité et celui d’un couple de personnes âgées. « J’avais fait plusieurs “vis ma vie”, mais jamais dans le secteur de l’aide à domicile, pour lequel le Premier ministre a annoncé une grande loi pour la fin de l’année, commente le député. J’ai pu mesurer tout le professionnalisme qu’exige ce métier, en termes d’organisation, de tâches à réaliser dans le respect du temps imparti, comme des gestes et postures. J’ai pu constater parallèlement, toute l’écoute et le relationnel développé avec les gens. L’intervention à domicile touche à l’intimité. Et l’on a affaire à des personnes fragiles, sur lesquelles pèse un risque de laisser aller, au niveau de l’hygiène comme de la santé. » La matinée, filmée, fera l’objet d’une restitution, à la rentrée, notamment dans le cadre des 60 ans de l’Adapa.
Repères
- Dominique Druguet est auxiliaire de vie depuis 15 ans.
- Auparavant en Marpa, elle travaille pour l’Adapa depuis 7 ans.
- Une VAE lui a permis d’obtenir son diplôme, deux à trois ans après son entrée dans l’association.
Par Sébastien Jacquart
Cet article est paru dans le magazine ECO de l’Ain du 25 juillet 2019. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI.
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