Le patron de la Compagnie des Alpes dresse un bilan très satisfaisant de l’hiver 2022/23, résultats semestriels à l’appui, et évoque la raison d’être du groupe, présentée en mars dernier. Avec à la clé, dix engagements et cinq renoncements.
Si la montagne n’est pas unique – et on l’a constaté, une fois encore, cet hiver avec des niveaux d’enneigement très contrastés -, la Compagnie des Alpes (CDA) réalise un hiver bien orienté.
« Nous stations se trouvant en haute altitude, nous avons eu de la neige, ce qui nous permet d’enregistrer +4,1 % de journées skieurs, quand la moyenne se situe à -4 % et jusqu’à -35 % selon les massifs », commente son directeur général Dominique Thillaud, rencontré sur le salon Alpipro à Chambéry
Au premier semestre 2022-2023, clôturé fin mars, le groupe réalise un chiffre d’affaires consolidé de 678 millions d’euros, en croissance de 14,4 % à périmètre comparable par rapport à un an plus tôt.
L’activité « Domaines skiables & Activités outdoor » grimpe de 10,7 % à 434,8 M€. S’agissant des remontées mécaniques, les recettes augmentent de 10,1 %, portées entre autres par une augmentation de 6 % du prix des forfaits (en-deçà de l’inflation), l’exploitant ayant partiellement répercuté la flambée des coûts de l’électricité.
Quant à la division « Distribution & Hospitality » (hébergement et vente de séjours), elle pèse 93,8 M€ (+239,9 % et +24,4 % à périmètre comparable), après intégration de l’hébergeur MMV, dont la CDA détient 85 % du capital. « Avec un taux de satisfaction qui s’élève à 85 %, soit +5 points comparativement à l’an dernier », relève le dirigeant. Cette hausse est due principalement aux ventes des séjours packagés par Travelfactory, qui enregistrent +25 %, plébiscités par la clientèle internationale de retour et les millennials.
Enfin, l’activité « Parcs de loisirs » s’inscrit dans une très bonne dynamique grâce à une fréquentation record et affiche des revenus à hauteur de 149,9 M€ , en nette hausse de 23,9 % comparativement à un an plus tôt.
Raison d’être, raison d’agir
Coté environnement, la CDA confirme ses objectifs de net zéro carbone en 2026 pour l’ensemble de ses domaines skiables et une réduction de 20 %, voire plus, pour 2022-2023, de ses émissions de CO2 sur les « scopes » 1 et 2 (à savoir les émissions directes et indirectes de ses sites et équipements; les déplacements de la clientèles figurent, eux, dans le scop3). Par ailleurs, le groupe a présenté, en mars dernier, sa raison d’être.
« Si nous sommes une société à but lucratif, cela ne suffit pas à emmener tout le monde. Donc, nous avons voulu donner du sens à ce que l’on fait et externaliser notre conception du métier en impliquant nos collaborateurs et partenaires (environ 50 000 verbatims traités) », précise Dominique Thillaud.
« En clair, pourquoi, on est là, pourquoi on existe et quelle est notre mission. » De cette démarche de co-construction, il résulte 10 engagements et 5 renoncements, qui seront rendus public en juin, certains nécessitant l’accord du conseil d’administration.
La plupart feront l’objet d’un indicateur précis publié chaque année « pour voir si l’on tient parole », ajoute le patron de la CDA.
« Une ligne de conduite opposable pour le groupe puisqu’elle est inscrite dans les statuts », tient à préciser Sandra Picard, sa directrice de communication et RSE, en charge de ce dossier. D’ailleurs, Dominique Thillaud l’assure : « Il y a des choses que l’on faisait et qu’on ne fera plus, qui pourraient générer des pertes de chiffre d’affaires futurs .»
Patricia Rey
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