L’édito de Myriam Denis : « L’Ain, crème des départements »

par | 24 janvier 2019

Se soigner à Bourg-en-Bresse, pourtant ville chef-lieu de notre beau département, devient une gageure. J’en veux pour preuve le manque criant de praticiens, toutes spécialités (ou non) confondues.

Myriam DenisLorsque mon pédiatre m’a annoncé son départ en retraite, j’ai prié pour que mes chers petits cessent immédiatement de tomber malades. Peine perdue vous vous en doutez, tant mes petits anges se transforment en microbes sur pattes dès les premiers frimas venus (en même temps, peut-être que lécher les chariots du supermarché, cela n’aide pas. Avis aux patrons de la grande distribution qui lisent ces lignes : merci de les désinfecter, vous rendez service aux mères de famille débordées !) Heureusement, j’ai pu trouver in extremis l’une de ses bienveillantes consœurs pour prendre le relais si le bien-aimé paracétamol ne suffisait pas à vaincre les maux divers (d’hiver) et variés qu’ils sont susceptibles de ramener à la maison. Puis, c’est au tour de mon généraliste d’avoir eu la bonne idée de faire valoir ses droits à la retraite. Tout de même, 36 ans que je le connais, je ne l’ai pas vu vieillir, le brave homme. Même si je n’avais plus droit aux bonbons de ma jeunesse lors des consultations (j’ignorais qu’il y avait une limite d’âge pour en bénéficier !), le médecin de famille était là, inébranlable, de 8h à 20h, samedi matin également. Soit, il fallut donc partir en quête du Graal, soit le nouveau généraliste, lui faire remplir un papier, sinon vous êtes remboursé des clopinettes, etc.

« LA DÉSERTIFICATION MÉDICALE DANS L’AIN EST UN VÉRITABLE SUJET. UN COMITÉ DE PILOTAGE A ÉTÉ MIS EN PLACE, LES RÉSULTATS PRENDRONT DU TEMPS À PRODUIRE LEURS EFFETS. »

Mais imaginez : il arrive inévitablement le jour où, malgré vos quelques fruits et légumes ardemment consommés et vos mains fréquemment lavées, comme il se doit, un virus ou un quelconque microbe décide de faire halte chez vous. Vous appelez donc ledit médecin. La secrétaire, après un temps d’attente de dix minutes, vous informe aimablement que non, le Dr X « n’est pas là aujourd’hui ». Soit, et ses confrères ? Ils sont débordés. Appelez un autre cabinet médical. Pages jaunes : médecin généraliste Bourg-en-Bresse. Second cabinet : un répondeur vous informe qu’il n’est plus possible de vous donner un rendez-vous ce jour. Il est 8h10. Troisième cabinet : « Nous ne prenons plus de nouveaux patients ». Quatrième et cinquième également. Le sixième vous annonce qu’il reste de la place pour dans trois jours. Vous décidez que vous avez assez perdu de temps, vous filez à la pharmacie du coin avant de regagner votre bureau et d’octroyer vos microbes à tout le monde (vous êtes pour le partage et le don de soi). Le pharmacien vous en donne pour 30 euros de produits censés vous remettre sur pied (chouette) et avise vos mains, couvertes de griffures de votre chaton. « Il faudrait peut-être montrer cet hématome à un médecin. » Vous ouvrez la bouche pour lui dire tout le bien que vous pensez de cette judicieuse remarque mais… Non, ne dites rien, ça va passer…

La désertification médicale dans l’Ain est un véritable sujet. Le président du Conseil départemental, Jean Deguerry, a largement abordé ce point lors de sa cérémonie des vœux, mi-janvier. Il faut dire que cette problématique compte parmi celles relevées par les élus lors des états généraux des territoires. Un comité de pilotage a été mis en place, les résultats, évidemment, prendront du temps à produire leurs effets que l’on espère bénéfiques pour l’Ain. Restera à convaincre les nouveaux praticiens que non, la patientèle d’un département souvent qualifié de rural du haut des grandes villes, n’est pas moins intéressante pour autant, et leur mettre du baume au cœur pour qu’ils s’installent chez nous. Plus globalement, c’est sans doute sur l’image de nos territoires qu’il faut agir.

Myriam Denis
Rédactrice en chef
m.denis@eco-ain.fr

L'absence de Macron à Davos selon Faro

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez également :

Laines du Mont-Blanc : un projet haute couture

Produire des vêtements haut de gamme à base de laine 100 % locale : tel est l’objectif de l’EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée) Laines du Mont-Blanc, basée à Mont-Saxonnex. Myriam et Benoît Perrissin-Fabert, à l’origine du projet, sont sur le...

LIRE LA SUITE

Publicité

PUBLIEZ VOTRE ANNONCE LÉGALE EN LIGNE

Devis immédiat 24h/24
Attestation parution par mail
Paiement CB sécurisé

ANNONCES LÉGALES WEB

Consultez les annonces légales publiées sur notre site habilitées par la Préfecture >>

VENTES AUX ENCHÈRES

Consultez nos ventes aux enchères immobilières >>

publicité

abonnement

TESTEZ-NOUS !

10.90€ / mois
Paiement CB sécurisé
Déblocage immédiat
Tous les contenus premium
Résiliable gratuitement à tout moment

publicité

ARTICLES LES + LUS